Le Padichah et ses fils Padi~ah ve ogullarl
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Le Padichah et ses fils Padi~ah ve ogullarl
Le Padichah et ses fils Padi~ah ve ogullarl contes populaires de Turquie / balk masallarl Collection La Légende des Mondes dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland et Joelle Chassin Dernières parutions Pascal BACUEZ (collectés et traduits par), Les ruses de la malice, contes swahili, 2001. Noël LE COUTOUR, Contes de malice et de sagesse, 2001. Catherine CASTALI, Lafête des Lumières, 2001. Marie-Christine CABAUD, Ombres et fantômes du Népal - Contes du rire et de l'aigre, 2001. Mariana Cojan NEGULESCO, Le méchant Zméou - contes roumains, 2001. Noël Le COUTOUR, Penda la belle bambara, 2001. Youcef ALLIOUI, Contes kabyles, 2002. Victor NIMY, Kalla la noyée, 2002. Victor NIMY, Maa Mboyo, 2002. Adèle CABY-LIVANNAH, Contes et histoire du Congo, 2002. Slimane CHABOUNI, Le Roc du Midi suivi de Moche, 2002. Xavier LUFFIN et Espérance KANA, Lorsque les Bruxellois d'ici et d'ailleurs racontent, 2002. Maud LOISILLIER, Le vase chinois, 2002. Jean et Olivier SAUVY, Monts et Merveilles au Pays de Fujiyama, 2002. Ling DI SHI, La Chine de mes ancêtre, Contes chinois, 2002. Christine Adjahi GNIMAGNON, Do Massé, contes fons du Bénin, 2002. Samad BEHRANGUI, La légende de la tendresse, 2002. Michèle MADAR-HAVEL, L'ogresse verte, 2002. Michèle MADAR-HA VEL,Un sourire sardonique et autres contes effrayants de Tunis, 2002. Saïd ABDALLAH, Trois ruses d'Ibnasaya, contes comoriens, 2002. Bernard Germain LACOMBE, Petis contes des savanes, 2002. Jean-Claude RENOUX, Le voyage d'Hakim, Contes pour les enfants d'aujourd' hui, 2003. Adèle CABY-LIV ANNAH, Les contes de la pleine lune, Congo, 2003. Jean-Claude RENOUX, La vache de Belvezet, Contes traditionnels de Provence et du Languedoc, 2003. DOUMBI-FAKOL Y, A la recherche de Lafontaine magique, 2003 Larbi RABDI, Le roi et les trois jeunes filles et autres contes berbères de Kabylie,2003 Jean-Claude RENOUX, Contes de la belle gitane, 2003 Francis GARNUNG, Contes et coutumes Canaques au X/Xe, 2003 Michèle MADAR-HAVEL, Les sept jarres et autres contes de Tunis, 2003. Ali Ekber BASARAN Le Padichah et ses fils Padi~ah ve ogullarl contes populaires de Turquie / balk masallarl bilingue français-turc dessins d'Appoline Harel du même auteur: Comptines de Turquie - Çocuk $arkllarl collectées auprès de parents issus de l'immigration turque en Alsace, éd. CRA VIE (Centre de Ressources d'Alsace, VilleIntégration- Ecole ),Strasbourg, 2002 (Ç) L'Harmattan, 2003 5-7, rue de l'École-Polytechnique 75005 Paris - France L'Harmattan, Italia s.r.l. Via Bava 37 10124 Torino L'Harmattan Hongrie Hargita u. 3 1026 Budapest ISBN: 2-7475-4679-9 Pour ma mère, Ozan et Sibel PREFACE Pour bien des enfants, et particulièrement pour tous ceux qui sont issus de l'immigration, l'entrée dans la vie sociale qui débute généralement avec leur accueil dans une structure collective (halte garderie, jardins d'enfants, écoles maternelles...) correspond à une double rupture: une rupture affective avec leur milieu familial et une rupture culturelle. Cette rupture est particulièrement explicite et ressentie au niveau langagier car l'entrée dans un autre réseau que le réseau familial s'accompagne pour ces enfants de la confrontation avec une autre langue que la langue qu'ils ont commencé à apprendre, d'un abandon de leur langue maternelle. Facteur aggravant: cela se déroule le plus souvent durant une période sensible de leur développement langagier. En effet c'est alors qu'ils découvrent le plaisir de jouer dans leur langue, avec les sons, avec les mots, qu'ils commencent à comprendre le pouvoir qu'ils acquièrent en pouvant nommer les choses, les êtres, exprimer leurs désirs, leurs craintes, c'est durant cette période qu'ils deviennent en quelque sorte impuissants, ne comprenant plus la langue nouvelle qui leur est proposée. On sait le rôle de la langue dans l'intégration et l'apprentissage du lien social, on connaît son importance dans la construction de l'identité. Au moment où le jeune enfant est intégré dans ces structures collectives ce processus est loin d'être achevé et pourtant, hors du temps familial, il risque d'être brutalement interrompu. L'enfant est mis dans une situation particulièrement difficile: il doit rétablir des liens, retrouver des repères, tout cela en abandonnant l'outil premier de ces constructions, sa langue maternelle. On comprend alors que cette double épreuve affective, séparation d'avec la mère et le monde familial et rupture avec la langue maternelle, isole et puisse mettre certains enfants d'origine étrangère dans une situation à haut risque. Il est donc nécessaire que ces enfants trouvent dans tous ces lieux d'accueil des outils, des supports qui leur redonnent des repères, qui leur permettent de se retrouver en pays de connaissance, de reprendre, poursuivre le chemin engagé au sein des familles. 7 Ces supports, ces outils sont ceux qui vont les conforter dans leurs habitudes, leurs jeux, mais aussi dans leur culture. Retrouver hors de leur famille les mêmes livres, les mêmes histoires, les mêmes comptines pour se retrouver et se construire. Reprendre à la maison les mêmes albums, les mêmes contes qu'à l'école ou à la garderie pour comprendre que ces deux mondes si différents dans leur organisation ne s'opposent pas mais au contraire s'inscrivent dans des fonctionnements communs. C'est ce monde de «l'entre deux» qu'il faut pouvoir construire pour l'enfant mais aussi pour sa famille. Il s'agit de lui faire comprendre qu'elle n'est ni rejetée ni impuissante dans l'éducation de son enfant y compris lorsqu'il n'est plus uniquement pris en charge par le cercle familial. Faire comprendre que le patrimoine culturel familial est précieux, qu'il doit être entretenu, qu'il peut être partagé. Mais tout cela reste impossible aussi longtemps que la barrière linguistique reste infranchissable entre ces deux mondes. C'est à cela que s'est attaqué Ali Basaran, avec talent et détermination, dans son action de médiateur depuis de longues années, c'est à cela qu'il s'attaque encore en publiant ce précieux recueil bilingue. Gageons qu'il sera autant utile aux familles qui redécouvriront parfois des trésors oubliés qu'aux éducateurs et aux enseignants qui trouveront là les outils indispensables à leur action. Grâce à lui une réalité commune à bien des enfants, le bilinguisme, ne sera plus une fatalité mais un instrument de découverte, de partage et de plaisir. Grâce à ces supports, les compétences des enfants seront consolidées et révélées, les inscrivant dans une spirale positive, celle de la réussite. A nous de les utiliser. A. HOUCHOT Inspecteur Général de l'Éducation Nationale. 8 Masalln anlattlklarl bir ceviz kabugunu ancak doldurur, ama yedi cihana slgmaz. Halk deyi~i Ce que dit un conte tiendrait dans une coquille de noix et les sept univers ne sont pas assez grands pour le contenir. Ce dicton de Turquie ONDEYi~ Egitim toplulugunda, veli-ogretmen-ogrenci ili~kilerinin uzman bir üyesi olarak sürekli, Türk maSall, çocuk ~arkllarl,... ara~tlrmalarl ve çevirileri yapmak üzere gelen isteklerle kar~lla~maktaYlm. Türkiyeli yeti~kinlerce bu masallarln unutulmu~ ya da bilincine varllmaml~ olmasl, yeni ku~ak gençlerin ve çocuklarln kültürel veri ihtiyaçlarl ve de bu metinlerin franslzlar taraflndan tanlnmlyor olmasl, bu daldaki bo~lugu doldurmaya katglda bulunmak üzere beni, bu kültürel mirasdan bir bôlüm derlemeye yônlendirdi. Türkiye kokenli yeti~kinler nezdinde birkaç seneden beri sürdürdügüm ara~tlrma ve derlemeler, bu ülkenin tanlnmaSI ve dünyaya açlllmlna katglda bulunmaslna destek verecek bu çall~maYI gerçekle~tirmemi sagladl. Bu mas al kitabl, Türkiye kokenli insanlarln sablrll katlllml olmadan, gerçekle~emeyecekti. Bugün, varolmakla onlara sayglslnl vurgulamak. Meslekta~larlmln cesaretlendirici destekleri, yeniden okumalarl, Francine Hauwelle'in titizligi, Fréderique ve Hldlr Ba~aran'ln mesafeye ragmen i~birlikleri benim için çok onemliydi. Hepsine te~ekkür ediyorum. 10 PROLOGUE Etant professionnel de la commmunauté éducative et donc un élément des relations parentsenseignants-élèves, je suis de plus en plus sollicité par des partenaires divers pour rechercher et traduire des contes, des comptines... de Turquie. L'ignorance ou l'oubli de ces contes par les adultes turcs, la nécessité pour les enfants et les jeunes adultes de la nouvelle génération de trouver leurs repères, ainsi que la méconnaissance de ces textes par les français m'ont amené à collecter une partie de ce patrimoine culturel pour combler un vide notoire. Plusieurs années de recherche auprès des adultes issus de l'immigration turque m'ont permis de réunir ce support utile à la connaissance de ce pays et à l'ouverture sur le monde. Ce livre de contes n'aurait jamais vu le jour sans la participation et la patience des personnes originaires de Turquie auxquelles il rend hommage aujourd'hui. L'encouragement de mes collègues, leurs relectures, l'assiduité de Francine Hauwelle et la collaboration à distance de Fréderique et Hidir Basaran ont été importants, qu'ils en soient tous remerciés. Il Fransadaki gibi çogu masallar da « zamanln birinde bir varml~, bir yokmu~ » diye ba~lar. Geleneksel Türk Koy masallarl sihirli cümle olan : « çook eskilerde, bir varml~ bir yokmu~, deve tellal iken, pire berber iken horoz imam iken , babam ka~lkta annem be~ikte iken, ben annemin be~igini tlnglr mlnglr sallar iken, annem dü~tü be~ikten, alnlnl yardl e~ikten, annem kaptl ma~aYl,babam kaptl kasagl, dolandlm durdum dort koseyi.. .» gibi bir ongiri~le ba~larlar. BaZllarl da « 0 otkeyle, Tophane güllesini aldlm darldlr diye, Sultanahmetin minaresini belime sardlm borudur diye, istanbul bogazlnl yaya geçtim tarladlr diye... » ongiri~i uzatlr. Sonunda, masal mutlu bir sonIa bitince geleneksel baglaYlcl cümle Fransa' daki gibi « onlar evlenirler ve çok çocuklarl olur » ~eklinde degil fakat ~oyledir : « Gokten üç elma dü~tü. Birincisi hikayenin kahramanlarlna, ikincisi bu hikayeyi sizlere anlatana, üçüncüsü de hikayeyi dinleyenlere » Bu masallar, uzun kl~ gecelerinde ya~lllarca koylerde anlatlllrdl. Afiyetle okuyunuz ! 12 De même qu'en France presque tous les contes commencent par « il était une fois.. .», le conte villageois traditionnel turc commence par cette phrase magique: « Il y a très très longtemps, à une époque qui existait ou qui n'existait pas, le chameau était le gardien, la puce était le barbier, le coq était l'imam et moi, je berçais ma mère dans son berceau... » Certains contes continueront ensuite par « J'ai pris les roses de Tophane en pensant qu'elles étaient du maïs, j'ai mis le minaret de la Mosquée Bleue autour de ma taille en pensant que c'était une ceinture, j'ai traversé le Bosphore à pied en croyant que c'était la terre ferme. .. » A la fin, quand le conte se termine dans le bonheur total, la phrase rituelle n'est pas, comme en France, « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants » mais: « Trois pommes sont tombées du ciel. La première est pour les héros de ce conte, la deuxième est pour celui qui vous a raconté ce conte et la troisième est pour le public !» Ces histoires étaient racontées dans les villages par les personnes âgées, lors des veillées d'hiver. Bon appétit. .. de lecture bien sûr. 13 LE PADICHAH ET SES FILS, PADi~AH VE OGULLARI2 1 Cette histoire Altun au 2 et M. village Bu 2000'de gecelerinde de masah, a été recueillie KARATA~ Hasan. Kayaburun Altun de KARA derledim.1940-45 Sivas'a la bagh Divriginin mai Ils l'ont province T A~ 'Ii en ve gençlik 2000, auprès entendue de Mme les KARA années T A~ 1940-45 Sivas-Divrigi. Hasan y1l1annda Kayaburun de dans KARA T A~ bu Koyünde çiftinden masallan dinlemi~ler. maYls uzun kl~ Çok eskilerde, zaman zaman içinde, kalbur saman içinde, develer tellal iken, pireler berber iken , ben anamln be~igini tlnglr mlnglr sallar iken,... Bir varml~, bir yokmu~... Bir Padi~ah ile üç oglu varml~. Padi~ah yüzü gülmeyen, çok sert biri oldugundan, ya~larl hayli ilerlemesine ragmen karde~lerden hiçbiri babalarlna evlenmek istedigini soyleyemiyorlarml~. Bir gün, küçük karde~leri, bu durumu konu~mak için agabeylerini bir araya çaglrml~. Durumu ozetlemi~ : - Agabeylerim, sizlerde benim gibi, artlk fazla genç olmadlglmlzl farkediyorsunuz. Buna ragmen hiçbirimiz babamlza evlenmek istegimizi soyleyemiyoruz. Büyük karde~ de aynl dü~üncedeymis : - Babamlzln çok sert biri oldugunu biliyoruz. Bu konuyu onunla nasll konu~abileceglz ki ? Küçük karde~, digerlerinin babalarlnln korkusunu hala yenemediklerini ve bir çlkmazda olduklarlnl farketmi~. Bu konuyu babalarlyla uygun biçimde konu~mak üzere agabeylerinden müsaade istemi~. Onlarln onaYlnl aldlktan sonra biraz fazlaca olgunla~ml~ bir karpuz aramaya koyulmu~. Ak~am, yemekten sonra karpuzu getirmi~ ve ikiye bolmü~. Davetliler ~a~lrml~lar. Bir prensin karpuzu hemde onlarln masaslnda kesmesine pek anlam verememi~ler. Üstelik karpuz nerdeyse bozulmu~, içi geçmi~, yenmez bir durumdayml~. Fakat Padi~ah gülmeye ba~laml~ ve demi~ki : - Çocuklarlm, ne demek istediginizi anllyorum. Bugüne kadar sizlerden istek gelmesini bekledim, fakat evlenmek konusunda hiçbir arzuda bulunmadlnlz. Buna ragmen bir ~artlm var. Size bir hedef gosterecegim. 16 Il Y a très très longtemps, quand le temps était dans le temps, le crible était dans la paille, les chameaux étaient gardiens, les puces étaient barbiers, et moi je berçais ma mère dans son berceau. Cela était, et n'est plus. En ce temps-là, il y avait un Padichah et ses trois fils. Le Padichah était tellement autoritaire que, malgré leur âge avancé, aucun des trois frères n'osait parler à son père de son envie de se marier. Un jour le petit frère provoqua une réunion à trois pour discuter de cette situation. Il commença par résumer les faits: - Mes frères, vous constatez comme moi que nous ne sommes plus jeunes. Malgré ça, aucun de nous n'arrive à parler de mariage avec notre père. Le grand frère acquiesça: - Nous savons que notre père est très autoritaire, comment pourrions-nous aborder ce sujet avec lui? Le petit frère constata que les autres avaient toujours peur du père et qu'ils se trouvaient dans une impasse. Alors il leur demanda l'autorisation d'aborder le sujet d'une manière convenable avec leur père. Après avoir obtenu leur accord, il récupéra une pastèque un peu trop mûre. Le soir, après le repas, il alla chercher la pastèque et la coupa en deux. Les convives furent étonnés de voir une pastèque coupée par un prince et ceci à leur table. De plus, ô surprise, la pastèque était presque pourrie et tout à fait immangeable. Mais le Padichah se mit à rire et dit: -Mes garçons, je comprends ce message. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai attendu que vous m'en fassiez la demande, mais vous n'avez manifesté aucun intérêt envers le mariage. Cependant, il y a une condition. Je vais vous montrer une cible. Celui qui arrivera à atteindre 17 Hedefi VUranl evlendirecegim ama, vuramayan olursa onuda ülkemden kovacaglm. Padi~ah bir hedef hazlrlatlr. Ok atl~larl ba~lar. Büyük karde~ hedefi vurur. Slra ortancaya gelir, oda hedefi vurur. Küçük karde~ ise hedefi vuramaz. Ve Padi~ah kurall hatlrlatlr : - Sizlere, hedefi vurursanlZ evlendirecegimi vuramazsanlZ ülkemden kovacaglml soylemi~tim. Küçük ogluna dogru doner ve ona derki : - Sen ba~aramadln. Sana dogdugun ülkeni terketmek, yada iki gün sonra burada olmek araslnda seçme hakkl veriyorum. Küçük oglu geceyi uyumadan geçirmi~. Sabah, ~afak vakti yola koyulmu~. Yürümü~, yürümü~. Az gitmi~ uz gitmi~, dere tepe düz gitmi~, altI ay bir güz gitmi~. Donmü~ arkaslna bakml~ ki ne gorsün ? Bir arpa boyu yol gitmi~. Boylece yoluna devam etmi~... Nihayet ba~ka bir Padi~ahln ülkesine gelmi~ gelmesine ama, dizlerinde de derman kalmaml~. y a~amlnl sürdürebilmek için bir i~ bulmasl gerektigini dü~ünüyormu~. i~ aramaya ba~laml~ fakat, meslegi olmadlgl için i~ bulamaml~. Sonunda bir koyün Agasl onu çoban olarak kabul etmi~. Bu aganln be~ yüz koyunu ve iki çobanl varml~. Bizim eski Prens Aganln üçüncü çobanl olmu~. Onceki iki çoban aynl koyde oturuyorlarml~, aileleri de bu koydelermi~. Onlar, ak~amlarl evlerinde yatlyorlarml~ fakat, yeni çobanln evi olmadlgl için Aga ona agllln yanlnda küçük bir oda verml~ 18 la cible, je le marierai, mais celui qui n'y arrivera pas, je l'expulserai de mon pays. Le Padichah fit installer la cible. Le tir à l'arc commença. Le grand frère atteignit la cible, ainsi que le second. Mais le petit n'y arriva pas. Alors le Padichah rappella la règle: - Je vous avais dit que si vous atteigniez la cible, je vous marierais, et que si vous n'y arriviez pas je vous expulserais de mon pays. Il se tourna vers son plus jeune fils et lui dit: - Tu n'as pas réussi, alors je te permets de choisir entre l'exil ou la mort ici même dans deux jours. Le fils passa une nuit blanche et, à l'aube, il prit la route. Il marcha, marcha longtemps, marcha durant six mois et un automne. Mais quand il se retourna pour voir le chemin parcouru, il vit qu'il n'avait avancé que d'une longueur de grain d'orge. Alors il continua son chemin. .. Enfin, il arriva dans le pays d'un autre Padichah. Il était épuisé. Très vite, il se rendit compte de la nécessité de trouver un travail pour subvenir à ses besoins. Il en chercha, mais, ne connaissant pas de métier, il n'en trouva pas. Enfin, un Aga3 d'un village le prit comme berger. Cet Agha avait cinq cents moutons et deux bergers, l'ancien prince était donc le troisième berger. Les deux premiers étaient habitants du village et avaient une famille. Le soir, ils rentraient chez eux, mais, comme le nouvel arrivant n'avait pas de maison, l'Agha mit à sa disposition une petite chambre à côté de la bergerie. 3 Agha ou Aga: notable de milieu rural 19 Her sabah, ~afak vakti kalklyor, diger çobanlarla birlikte koyunlarl otlatmaya gotürüyor, ve ak~amlarl da Aganln evine yemege geliyormu~. Yemekten sonra da küçücük odaslna yatmaya gidiyormu~. Boylece aylar geçml~ Bir ak~am odaslna girdiginde bir de ne gorsün ! Gozlerine inanamaml~ ! Odasl düzgünce toplanml~, temizlenmi~. Üzerinde bol çe~itli yiyecekler olan bir de sofra hazlrlaml~.! ~a~lrml~. Durumu anlamaya çall~ml~. Kendi kendine açlklamalar aramaya ba~laml~. Odanln dort ko~esinde izler araml~ fakat, hiçbir iz bulamaml~. Oturmu~ sofraya hazlrlanml~ yemegi yemeye ba~laml~. Ne tat! Ne ziyafet bôyle ! Büyük bir mutlulukla yemekleri bitirmi~. içinden «boylesi ho~ yemekleri babamln evinde bile yemedim » demi~. Birkaç ak~am bu boyle devam etmi~. Fakat, Aganln hizmetçilerinden biri, bu çobanln Aganln evindeki insanlarla birlikte yemek yemedigini farketmi~. Arkada~l için endi~elenmi~ ve sormu~ : - Sen, birkaç ak~amdan beri bizimle yemege gelmiyorsun; üstelik sabahlarl da yemegini almaya gelmiyorsun. Sen ne yiyorsun ? NaSll ya~lyorsun ? Padi~ahln oglu, kendi odaslna blrakllan yemeklerin Aganln hizmetçilerince yaplldlglnl sanlyormu~. Birden iyice ~a~lrml~. Zira, onlarlnda haberdar olmadlklarlnl anlaml~. Kendi kendine " Eger bu yemekler Aganln evinden gelmiyorsa, nereden geliyor, kim yaplyor?" diye dü~ünmü~. Kendini rahatlatmak için de kaçamak bir cevap bulmu~ : Getirilen yemekleri diger iki çobanla payla~lyoruz. Daha sonraki günlerde de odaslnl güzelce yerle~tirilmi~, sofrada i~tahla yenecek birsürü yemekler bulmu~. 20