Vardar`ın kıyısında - Association des Revues Plurielles
Transkript
Vardar`ın kıyısında - Association des Revues Plurielles
IN OLUþUM/GENÈSE N° 32 Vardar’ýn kýyýsýnda Retour dans les Balkans Nedim GÜRSEL TRADUIT DU TURC PAR / FRANSIZCASI : Z Ü H A L TÜRKKAN-GÜRSEL lllllllll V ardar’ýn kýyýsýnda bir kahveye oturdum. Karþýmda Taþköprü. Kentin en çok sevdiðim yapýsý. Kaleden, camilerden, onarýldýktan sonra yeni iþlevler kazandýrýlan han ve hamamlardan daha güzel, çok daha anlamlý. Ýki yakayý birleþtiren bie simge çünkü, özlemin, ayrýlýðýn ilâcý. Nice savaþlardan, yýkýmlardan sonra ayakta halâ, ýrmaðýn ortasýna doðru büyüyüp geniþleyen kemerleriyle II. Murat devrinden bu yana içinden su akan tüm Balkan kentlerinin merkezi sanki. Nedense dünyanýn bu yöresindeki köprülerin tümü Drina üzerindeki köprüyle özdeþleþiyor hayalimde. Ivo Andrintch Drina Köprüsü’nde tarihsel bir anýtýn insanlarýn, giderek tüm bir coðrafyanýn kaderindeki vazgeçilmez yerini ne güzel anlatýr. Köprü geçen zamana, deðiþen uygarlýklara karþýn, altýndan akan sularýn hýzýna inat, öylece durmaktadýr yerinde. Onu yaptýran Sokollu Mehmet Paþa’ysa, Drina kýyýlarýnda geçen çocukluðunu yýllar sonra anýmsayýp, kendi çektiklerini Bosna halký çekmesin diye düþündüðünden, nice emek, ter, gözyaþý pahasýna, iki yakayý birleþtiren köprünün yapýlmasý için buyruk vermiþtir. Vermiþtir ama herkes taraftar deðildir ýrmaðýn aþýlmasýna. Ve ister istemez yapýnýn harcýna kan karýþacaktýr, bir de, efsaneye bakýlýrsa, memedeki ikizlerle annelerinin taptaze gövdeleri. Buna benzer bir efsaneyi burada Taþköprü için de duydum. Manula adlý bir mimar 36 OLUSUM/GENESE N° 100 , J e me suis assis à la terrasse d’un café au bord du fleuve Vardar, face au Pont de Pierre : c’est le monument que j’aime le plus dans cette ville. Je le trouve bien plus beau que la forteresse et les mosquées, qui sont, elles aussi, vestiges de la période ottomane. Quant aux caravansérails et aux bains turcs qui servent à de nouvelles fonctions depuis leur restauration, je les trouve quelque peu anachroniques. Car ce pont est le symbole des deux rives du Vardar, un remède à la séparation et à la nostalgie. Après de nombreuses guerres et destructions il est toujours debout. Avec ses arches qui s’élèvent au centre du fleuve, on dirait que depuis l’époque du sultan Murat II, il est à l’origine de toutes les villes des Balkans traversées par une rivière. Je ne sais pour quelle raison tous les ponts de cette région du monde s’identifient dans mon imaginaire au pont qui enjambe la rivière Drina. Dans son roman Le Pont sur la Drina, Ivo Andritch décrit si bien la place inaliénable qu’occupe un monument historique dans le destin des hommes, voire de toute une géographie. En dépit du temps qui passe et des civilisations qui changent, le pont reste là, tenant tête au courant des eaux. Le Grand Vizir Mehmet Sokolovitch qui ordonna sa construction en se rappelant les jours difficiles de son enfance passée sur les rives de la Drina afin que le peuple de Bosnie ne souffre pas de ce qui lui avait souffert, ne Vardar üzerine bir köprü yapmak için herkesi seferber eder. O vakte kadar ýrmak ancak salla geçilebilmektedir çünkü. Kýþýn, sular çoðalýp ýrmaðýn yataðý geniþlediðinden, bir yakadan ötekine geçmek güçleþmekte, boðulanlarýn sayýsý çoðalmaktadýr. Ne var ki ülkenin dört bir yanýndan gelen ustalarla amelelerin tüm çabalarýna, geceyi gündüze katarak çalýþan Manula’nýn tüm plânlarýna karþýn bir türlü bitirilemez köprü. Gündüz örülen taþlar gece yýkýlmakta, bunun nedenini de hiç kimse anlayamamaktadýr. Sonunda Manula bir büyücü kadýna baþvurur. Kadýn köprünün harcýna kan karýþmadan, bir anayla memedeki yavrusunu duvarla birlikte örmeden köprünün tutmayacaðýný söyler. Mimarýn tüm aramalarýna karþýn çevrede böyle bir kurban bulunamaz. Bunun üzerine, çaresiz kalan mimar, kendi karýsýyla çocuðunu kurban etmeye karar verir. Çýraðýna, gidip karýsý Manula’yý getirmesini buyurur. Kötü bir þeyler olacaðýný sezen kadýn « Git söyle ustana, bebeðimi kundaklayýp hemen geliyorum » der. Ve bebeðini kundakladýktan sonra bir ninnidir tutturur : « Uyu benim güzel yavrum uyu / Uyu da tezelden büyü! / Baban olacak mimar / Beni Vardar’a sürdü / Ben oraya giderim / Beyaz etekliðimle / Eðer beni sevecekse / Beyaz etekliðimle / Ben oraya giderim / Siyah etekliðimle / Eðer beni öldürecekse / Siyah etekliðimle / Uyu benim güzel yavrum uyu / Uyu da tezelden büyü! » Bebek uyuyup da gün aðarýnca Vardar’ýn yolunu tutar. Orada, kocasý Mimar Manula’yla þu konuþma geçer aralarýnda: - Gel dedin iþte geldim hadi sev beni! - Ben sevmeye deðil öldürmeye çaðýrdým seni. Ve karýsýný elinden tutup köprünün içine kapatýr, üzerine de bir duvar örer. Ne var ki, yine de tutmaz köprü. Gece olunca taþlarýn tümü yýkýlýr. Mimar kundaktaki çocuðunun da getirilmesini buyurur bu kez. Ve daha süt emen çocuðu annesinin yanýna kapatýr, çevrelerine taþtan bir duvar örer. Ancak böylece yapýlabilir köprü. Ve o gün bugündür üzerinden geçenler lohusa bir kadýnla put recueillir l’agrément de tous pour cette initiative. Ainsi, selon la légende, il a fallu le sacrifice d’une mère avec ses jumeaux encore au sein et beaucoup de sang pour que tiennent les fondations du pont enfin achevé au prix de tant d’efforts et de pertes humaines. Ici, j’ai entendu une légende similaire pour le Pont de Pierre. Un architecte dénommé Manula mobilise toute la population afin de construire un pont sur le Vardar qu’on ne pouvait traverser jusqu’alors qu’en radeau. Car l’hiver, les eaux qui montaient, gonflaient le lit du fleuve et rendaient la traversée dangereuse. On comptait les noyés par centaines. Malgré les efforts des maîtres d’ouvrage et des ouvriers venus des quatre coins du pays et l’acharnement de Manula qui met tout en œuvre pour mener à bien son projet, le pont ne peut être achevé. Personne ne sait pourquoi les murs bâtis durant le jour s’effondrent la nuit. Finalement, Manula décide d’aller voir une sorcière. Celle-ci lui dit que le pont ne tiendra pas tant qu’une mère n’y sera pas emmurée avec ses jumeaux encore au sein. Malgré toutes les recherches, on ne trouva ni mère ni jumeaux aux alentours. Alors sans recours, l’architecte décide de sacrifier sa propre épouse avec son enfant. Il ordonne à son apprenti d’aller chercher sa femme Malounitsa, qui, se doutant de quelque chose lui dit : « Vas dire à ton maître que j’arrive tout de suite, je vais langer mon enfant, aussitôt après je viendrai. » Puis elle commence à chanter une berceuse : « Fais dodo, dodo, mon enfant / Enfant, ton père m’a fait dire / Ton père, mon maître, enfant / D’aller le rejoindre au Vardar / Aussi vite que je pourrai / S’il m’appelle pour m’aimer / Je vais mettre robe blanche / S’il m’appelle pour me tuer / Je vais mettre robe noire / S’il m’appelle pour m’aimer / Fais dodo d’un sommeil profond / S’il m’appelle pour me tuer / Réveille-toi promptement. » Et dès que l’enfant s’endort, elle s’en va au bord du fleuve. Là-bas elle dit à son mari : Jeune Manula, cher maître, pourquoi donc N° 100 OLUSUM/GENESE , 37 memedeki çocuðunun hýçkýrýklarýný duyarlar. Köprülerin her zaman önemli bir yeri oldu yaþamýmda. Yalnýzca yaþamýmda deðil, yazdýklarýmda da. Ama harcýnda kan olan bu köprü baþka. Bu köprü atalarýmýn Üsküp’e gelip yerleþtikleri fetih döneminden kalma. Vardar’ýn iki yakasýný birleþtirmiyor yalnýzca, beni çok eski bir geçmiþe, tarihin derinliklerinde yitip giden köklerime de götürüyor. Oysa köksüzün biriyim gerçekte, yýllardýr bir kentten ötekine, bir limandan bir baþkasýna savrulan bir göçebe. Hava alanlarýnýn, otel odalarýnýn, hýzlý trenlerle tepkili uçaklarýn sürekli konuðu. Bendeki bu köksüzlük duygusuna, hiçbir yere ait olmadýðým sanýsýna Fransa’yla Türkiye arasýnda bölünmüþ kiþiliðimin yaný sýra baba tarafýmýn Rumeli göçmeni oluþunun da yol açabileceðini düþünüyorum. Ne tuhaf burada, suyu iyice azalmýþ ýrmaðýn kýyýsýndaki bu kahvede kendimi ül-kemdeymiþim gibi duyumsuyorum. Ama hangi ülkemde? Fransa’da, Paris çatýlarýna bakan evimde mi, Göksu deresinin Boðaz’a döküldüðü yerdeki balýkçý kahvesinde mi yoksa? Bu kent bende köklerime, ancak eski el yazmalarýnýn tozlu sayfalarýnda bulabileceðim bir geçmiþe olan merakýmý çoðaltýyor. r m’as-tu fait venir ? Si tu m’appelles pour m’aimer, je vais mettre robe blanche. Si tu m’appelles pour me tuer, je vais mettre robe noire. Après ces paroles, l’architecte Manula saisit son épouse, l’entraîne dans le pont en construction et l’emmure. Mais les pierres ne tiennent toujours pas. Alors, il ordonne qu’on amène son enfant qui dort dans le berceau et l’emmure à son tour. C’est seulement à ce prix que le pont tient bon. Depuis ce jour, ceux qui passent dessus entendent les plaintes de l’enfant et de sa mère. Les ponts eurent toujours une place importante dans ma vie, dans mes écrits aussi. Mais ce pont ensanglanté dans ses fondations même qui date de la « Conquête » et de l’installation de mes ancêtres à Skopje me semble particulièrement symbolique. Car il ne relie pas seulement les deux rives du Vardar, mais me ramène vers moi, jusqu’à mes origines perdues dans un passé lointain. Il est vrai que je suis un véritable déraciné, un nomade qui va de ville en ville et de port en port. Un habitué des chambres d’hôtel, des aéroports, des trains rapides et des avions qui survolent l’océan. Ce sentiment de déracinement, d’écartèlement entre la France et la Turquie, en fait ce sentiment d’être nulle part tout en étant quelque part, ne proviendrait-il pas de ma famille paternelle rapatriée des Balkans ? Comme c’est drôle, assis à la terrasse d’un café au bord de ce fleuve à moitié tari, je me sens dans mon propre pays. Mais ai-je vraiment un pays ? Si la Turquie est mon pays que dire alors de la France où j’ai un appartement qui donne sur les toits de Paris ? Mon propre pays, est-ce ce chez moi parisien ou notre maison familiale à Anadolu Hisari près des Eaux Douces d’Asie qui se jettent dans le Bosphore ? Cette ville éveille ma curiosité pour mes origines, un passé que je découvrirai un jour dans les pages poussiéreuses de vieux manuscrits ottomans. r 38 OLUSUM/GENESE N° 100 ,