Le jeune public
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Le jeune public
> En quoi l’économie de la production est-elle spécifique ? Le Le MENSUEL N°19 MAI 2012 PiccoLo PiccoLo LA LETTRE DES PROFESSIONNELS DU JEUNE PUBLIC , Tête à claques, de Jean Lambert a la une Le jeune public s’épanouit à la Réunion lieux Le Tarmac croise les publics MANON TÉZIER Lire page 4 entretien Pierre Banos et les dix ans de Théâtrales Jeunesse Lire page 6 D. R. Clouds, compagnie Aracaladanza international Danse en plein air à Birmingham Lire page 13 S i le spectacle vivant jeune public est en plein développement en France métropolitaine, on identifie souvent bien mal ce qui émerge, croît et prend de l’ampleur dans les territoires et départements d’outre-mer. C’est le cas, notamment avec l’île de la Réunion, dont une petite dizaine de représentants avaient fait le déplacement sur le festival La Tête dans les nuages, à Angoulême (16) à l’occasion du Focus ONDA organisé fin mars. Conseillère éducation artistique, université, plan Espoir banlieues et politique de la ville au sein de la direction des affaires culturelles de l’océan Indien, Brigitte Harguindeguy a soutenu financièrement ce déplacement en métropole. Si elle reconnaît qu’à la Réunion «très peu de compagnies créent spécifiquement pour le jeune public, hormis ThéâtrEnfance et Tamam» et que «tout cela reste relativement récent», elle témoigne pourtant d’un grand dynamisme pour ce département où une grande partie de la population a moins de 20 ans. «Le festival “Il était une fois” les vacances en est à sa neuvième. Après avoir débuté avec deux villes, Saint-André et Les Avirons, il s’est ensuite étoffé avec d’autres salles. Aujourd’hui, huit salles programment trois semaines de festival PHILIPPE MOULIN LOU HÉRION Festivals, compagnies, créations… La dynamique est là. Reste à renforcer le lien avec la métropole. Léone Louis de la compagnie Baba Sifon et des rencontres professionnelles.» Le festival est largement tourné vers les centres de loisirs «car c’est une période de vacances à la Réunion», précise-t-elle. Juillet et août sont des mois plutôt calmes à la Réunion. «C’est donc le seul festival pour cette saison, poursuit-elle, depuis que le Sakifo a été basculé sur le mois de juin. C’est un beau festival, pluridisciplinaire, qui touche tous les arts vivants, avec de beaux ateliers». D’autres festivals se sont développés récemment à la Réunion, avec les théâtres départementaux Toto Total (en mars), avec Fée Mazine qui organise le festival Zétinsèl (août), Alon zanfan au Séchoir en janvier, un festival qui (Lire la suite page 2) Éducation artistique : un manuel à télécharger L’Iddac, agence culturelle départementale de Gironde, a mis en ligne sur son site un guide à destination des enseignants et des médiateurs intitulé «Parcours, À la découverte des arts de la scène» Dans le cadre du Plan départemental d'éducation artistique et culturelle de la Gironde, ses signataires (Rectorat et Inspection pédagogique, Drac, conseil général de la Gironde…) ont en effet conçu un manuel pédagogique avec des «pages repères» sur le théâtre, la danse, les arts du cirque... et des «fiches pratiques». www.iddac.net Prix d’écriture théâtrale de Guérande Le 12e édition du Prix d’écriture théâtrale sera décerné le 25 mai à 18h30. L’œuvre primée sera alors lue au public, en présence de son auteur lauréat et de Pierre Notte, lauréat 2011 du Prix et président du jury cette année. www.ville-guerande.fr Le jeune public s’épanouit à La Réunion (Suite de la première page) a connu deux éditions et qui fait le plein. «La présidente d’Assitej International, Yvette Il faut aussi parler de Sakifo Marmay (du Hardy, vit en Afrique du Sud, signale Cécile 1er au 3 juin). Le festival Tam Tam à Saint- Massat-Trucat (Fée Mazine). Nous voulons Paul est un projet spécifique autour des l’inviter très prochainement à la Réunion, sur arts de la marionnette (fin septembre et l’un des festivals jeune public, afin qu’elle puisse octobre), avec un important volet d’action se rendre compte de la vitalité de notre création». culturelle. «La commune des Avirons travaille Autre chantier, celui des compagnonnages. à la définition d’un pôle culture intégrant à la Durant le festival Zétinsèl, Fée Mazine fois la lecture publique et la diffusion du spectacle essaie ainsi de développer le maximum vivant», se félicite Brigitte Harguindeguy. de master-classes avec les artistes présents, La DRAC a signé une convention de développement culturel avec cette ville, affirmant un axe fort de développement culturel. Côté production, si la musique est très développée à la Réunion, le théâtre l’est beaucoup moins et le jeune public émerge peu à peu. Les contraintes sont fortes sur ce territoire de moins d’un million d’habitants. Fabienne Bertocchi (Théâtre des Alberts) résume la situa- Chat Chatouille, compagnie Mille et une façons tion qui s’offre à toute compagnie jeune à destination des artistes réunionnais. public : «Pour pouvoir tourner, à la Réunion, La conteuse Léone Louis (Compagnie Baba il vaut mieux produire un spectacle pour le Sifon) attend énormément de ces croisepublic scolaire ou la rue. En salle, le potentiel ments, de ces rencontres avec d’autres de tournée d’un spectacle ne peut pas dépasser publics. Elle défend auprès du jeune public vingt dates au maximum.» La solution reste comme des adultes une tradition orale qui la tournée en métropole, si difficile à décro- est si présente à la Réunion. «De tout temps, cher. «Pour venir en métropole, nous sommes dans les familles, les gens se racontaient des hisdans l’obligation de démarrer avec une vitrine, toires. Ils adaptaient des contes qui venaient de explique-t-elle. Pour nous, ce fut Avignon, qui toutes les régions de France, d’Inde ou d’Afrique, a fait décoller notre compagnie. Nous avons initié qui ont tous été complètement créolisés. Petit un partenariat important avec le Tarmac à Paris, à petit, cela a fait émerger une création orale qui qui accueille toutes nos créations, coproduit notre fait désormais partie de l’inconscient collectif.» prochain spectacle et accompagne la diffusion de Dans les années 1990, le conte a connu nos projets en métropole.» Encore récemment, un vrai regain, sur un réseau tout-terrain le Tarmac a accueilli le projet petite enfance d’écoles, de bibliothèques… À la Réunion, du Théâtre des Alberts, Tigouya. «C’est im- souligne avec malice la jeune conteuse, «le portant pour nous, confirme Fabienne Ber- public participe beaucoup au spectacle, un peu tocchi car, même si nous savons parler de nos “à l’africaine“. Il est très différent des publics spectacles, si nous avons de belles vidéos, tout d’enfants que nous croisons ici. Ils sont toujours est difficile tant que le programmateur ne voit dans la réaction, la dynamique, et tant mieux pas le spectacle.» Pour cela, le focus ONDA car les parents ne vont pas au spectacle. On «nous permet, sur un temps court, de rencontrer réveille chez eux quelque chose qui est assoupi.» beaucoup de programmateurs, de compagnies». Avis aux programmateurs de métropole. Mais, les réunionnais ne s’arrêtent pas là et Soyez attentifs… ❚ CyriLLe PLAnSon souhaitent aussi travailler à l’international, et dans une certaine forme de proximité QUELQUES RESSOURCES avec d’autres partenaires de l’océan Indien. Ayant pris part au Congrès mondial de www.feemazine.com l’Assitej à Copenhague (Danemark), l’an www.myspace.com/babasifon passé, les Réunionnais envisagent le départ www.theatredesalberts.com d’une délégation de la Réunion sur le 974.agendaculturel.fr/festival prochain congrès de l’Assitej International. www.sakifo.com le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 2 D. R. Destiné à mettre en valeur «un texte pouvant à la fois constituer la base d'un spectacle de qualité pour des publics de moins de 13 ans et participer au développement du plaisir de lire le théâtre à partir de 9/10 ans», le prix Annick Lansman a été attribué à Bénédicte Couka (France) pour Le Sable dans les yeux. Présentée comme étant «pratiquement inconnue de la profession», l’auteur bénéficiera «d'une bourse de 1 500 euros, d'une résidence à Mariemont (Belgique), de l'édition de son texte et de sa diffusion à travers le monde ainsi que, bien sûr, de toute la promotion que les 23 partenaires se sont engagés à mettre en place autour de la pièce et de l'auteur entre mai 2012 et août 2013». En 2010, pour sa première édition, le prix avait été attribué au texte Les ours dorment enfin, de la Québécoise Geneviève Billette. prixannicklansman.blogspot.fr a la une ▼ Le Prix Annick Lansman pour Bénédicte Couka , en bref initiatives Lorinne Florange Anaïs Blais Administratrice et chargée de diffusion Compagnie AK Entrepôt Chargée de production Théâtre pour deux mains/ Les Aphoristes «Imaginer de nombreux modes de production» Les moyens de production de la création jeune public sont moins importants : les budgets y sont globalement moins hauts, les équipes réduites et souvent polyvalentes, les apports en coproduction assez faibles – rares sont les coproductions qui atteignent les 5 000 euros, les compagnies bénéficient la plupart du temps juste de mises à disposition de plateau, sans prise en charge de frais et en échange d’actions culturelles – le mécénat y est jusqu’à présent peu développé. Paradoxalement, le manque de moyens ne freine pas le dynamisme du secteur au regard du nombre de spectacles créés chaque année. La principale source de financement des productions provenait jusqu’à présent des aides publiques à la production et des compagnies elles-mêmes par les marges dégagées sur la diffusion. Diffusion et production étaient donc étroitement liées, mais dans un contexte économique et politique tendu, le spectacle vivant jeune public, pas toujours considéré à l’égal du tout public adulte est directement impacté par les restrictions budgétaires auxquelles font face les lieux de diffusion. Les compagnies voient le nombre de leurs représentations diminuer : les annulations pour raisons budgétaires sont nombreuses, et réduisent d’autant la possibilité pour les compagnies d’envisager sereinement leurs créations à venir. Il est aujourd’hui nécessaire de questionner nos méthodes de travail, d’imaginer de nouveaux modes de production et de coopération. Tous ces constats ont d’ailleurs inspiré l’association Ancre dans la mise la place de sa coopérative de production lancée en février et qui a pour principal objectif le soutien à la création jeune public par une mutualisation des moyens de production, tant financiers que d’accompagnement.» D. R. D. R. En quoi l’économie de la production est-elle spécifique ? «Trouver des marges» «On le sait, le secteur jeune public ne répond pas aux mêmes règles économiques que le secteur tout public au niveau de la diffusion (jauge, prix des places, prix de cession, etc.), mais c’est également le cas pour la production. Au moment du montage de production et de la recherche de coproducteurs, réunir des partenaires financiers et notamment des partenaires qui s’engagent plus que symboliquement semble plus difficile. Les parts de coproduction sont souvent inférieures à celles des spectacles tout public alors que le budget global de production, lui, peut être identique. Je pense qu’il y a une confusion entre la diffusion, nombre de personnes au plateau et conditions «légères» de tournée, et le budget de production nécessaire à la création du spectacle. En effet, pour sa création, selon les spectacles, la compagnie peut réunir jusqu’à dix personnes en plus des personnes au plateau (metteur en scène, auteur, créateur lumière, costumier, constructeur de décors, vidéaste, plasticien, etc.). De plus, le spectacle jeune public a besoin lui aussi d’un temps de recherche et d’expérimentation ; ce qui est nécessaire particulièrement dans la marionnette auquel s’ajoute le temps de fabrication. Pour faire face au manque de coproductions, nous envisageons donc une part plus importante de l’apport de la compagnie et ce, grâce aux marges dégagées sur la diffusion. Mais ces marges ne peuvent être dégagées qu’en réduisant le coût plateau, car augmenter le prix du spectacle est impossible compte tenu de l’économie de la diffusion jeune public. Un meilleur soutien de la création au niveau de la production permettrait de donner plus de liberté artistique et d’éviter le formatage des spectacles jeunes publics.» ❚ ProPoS reCueiLLiS PAr CyriLLe PLAnSon Festival BrikaBrak en Dordogne BriKaBrak est un festival pluridisciplinaire qui se tient chaque année en Dordogne, sur les bords de la Vézère, au Bugue (24). Deux moments forts structurent la programmation : un réservé aux scolaires, un autre pour tout public le week-end des 26 et 27 mai. Sont ainsi programmés Mino l’acrobate, mais aussi les musiciens, jongleurs, ou encore le jongleur Gorki. www.festival-brikabrak.fr Mon mouton est un lion Organisé dans 15 communes autour de Saverne (67), le festival piloté par l'Espace Rohan et Moselle Arts vivants se déroule du 9 au 23 mai. www.mouton-lion.org Programme Culture pour 2012 Parmi les projets sélectionnés par le programme Cutlture pour 2012, l’un d’entre eux concerne le secteur jeune public. En Italie, l’Associazione lirica e concertistica italiana-Teatro Sociale sera soutenue sur la coproduction d’un opéra wagnérien pour le jeune public en 2013, en association avec l’Opéra de RouenHaute-Normandie et le Théâtre de Magdebourg en Allemagne. L’aide européenne s’élève à 200 000 ¤. www.teatrosocialecomo.it Festival Ô 4 Vents à Paris IVe Divers lieux dans le IVe arrondissement de paris accueillent du 1er au 11 juin ce festival qui proposera les spectacles des compagnies L’Yonne, en Scène, Sac à dos ou encore Arnica. Enfin, pour clôturer le tout, un bal intergénérationnel est organisé place des Vosges. www.eredejeu.fr le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 3 D. R. la question du mois lieux LE TARMAC Une programmation croise les publics et les âges Dans ses nouveaux locaux, le Tarmac développe une programmation à destination des enfants et adolescents. Les textes proposés sont toujours le fait d’auteurs francophones, et proposent des passerelles entre jeunes et tous publics. sur deux semaines», remarque émile Lansman. Les propositions pour les enfants et les adolescents sont programmées en séances scolaires et tout public, y compris pour des représentations en soirée. Favoriser réflexion et esprit critique et peuvent tout autant porter sur la mise en scène que sur la thématique. «Nous ne voulons pas systématiser le “déversement d’informations“ avant le spectacle, qui déflorerait la découverte, et donc l’émotion», considère le conseiller qui précise : «Les activités en amont et en aval de la représentation peuvent Soucieux de ne pas cantonner les publics adolescents à des spectacles qui leur seraient uniquement réservés, le théâtre accueille des scolaires lors de certaines représentations en soirées. «Cette formule de public hétérogène nous semble favorable à une rencontre positive avec le théâtre, et nous mettons évidemment en avant l’accueil personnalisé de ces groupes par l’équipe d’animation», remarque émile Lansman. Les clés envisagées par le Tarmac pour l’accompagnement des jeunes spectateurs varient en fonction du spectacle en fonction des propositions, la grande salle du Tarmac (photo) et la petite, accueillent des spectacles jeune public. porter notamment sur la mise en perspective du spectacle à travers la manière dont il a été créé et l’originalité du projet. Les enfants et les adolescents sont friands de cette “entrée par effraction“ dans le processus lui-même.» En parallèle de son activité de diffusion, le Tarmac a pour projet la mise en place d’un ▼ LOU HÉRION Tête à claques, de Jean Lambert ÉRIC LEGRAND Le Tarmac s’est installé en début de saison dans les locaux de l’ancien Théâtre de l’Est parisien, boulevard Gambetta, dans le XXe arrondissement de Paris. La scène dédiée aux écritures francophones y développe sa programmation à destination des jeunes publics, en maintenant l’axe de la francophonie. Les spectacles proposés ne s’adressent pas à la petite enfance, mais plutôt aux enfants à partir de six ans, et beaucoup aux adolescents. «Cette programmation comporte deux volets : les spectacles “adultes admis“, plus particulièrement conçus au départ pour toucher des enfants et des adolescents, mais susceptibles d’être appréciés en famille ; et les spectacles “jeunes admis“, non délibérément dédiés aux jeunes spectateurs mais pouvant les accueillir avec les parents, ou en groupe scolaire notamment», expose l’éditeur émile Lansman, conseiller théâtre et écritures jeunes publics auprès de la directrice du Tarmac, Valérie Baran. Pour cette première saison dans ses nouveaux murs, trois spectacles du Tarmac étaient spécifiquement destinés au jeune public : Nuit d’orage, de Michèle Lemieux et Gervais Gaudreault, Ster city, de JeanPaul Delore, et Tête à claques de Jean Lambert. En raison du déménagement du Tarmac, la saison débutée en décembre a été courte. «Dès la saison prochaine, nous devrions nous situer autour de six ou sept spectacles jeune public. Et il faut souligner que nous programmons pour de longues périodes, avec plus de dix représentations par spectacle le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 4 initiatives lieux (Suite de la page 4) Scènes d’enfance et d’ailleurs : fin des chantiers émile & cie et à chaque fois organisées autour d’un spectacle. La dernière en date, mi-avril, concernait les auteurs belges francophones, très actifs depuis plusieurs décennies sur le terrain des écritures jeunesse. ❚ T. L. r. «Apporter aux auteurs africains une certaine reconnaissance du milieu francophone» Maghreb y compris, qui tentent d'écrire des spectacles destinés à être montrés par des comédiens professionnels pour des jeunes sont rares. Il y a très peu de troupes en attente de ce type de textes et la volonté du Tarmac et de ses partenaires est donc d'encourager des dramaturges à nous proposer des projets d'écriture qui parlent à des enfants et adolescents de là-bas et d'ici. Nous espérons ainsi leur apporter une certaine reconnaissance du milieu francophone, qui les aidera ensuite à s'imposer chez eux, en Afrique, et à participer à l'émergence de spectacles plus spécifiquement dédiés aux jeunes publics. Le Piccolo : Qu’est ce qui peut différencier le théâtre africain d’autres écritures francophones pour les jeunes publics ? e. L. : Le théâtre dit jeune public y oscille entre l'utile, qui se caractérise par un théâtre conscientisant, éducatif, parfois soutenu par les ONG ; le conte adapté qui est souvent au service d'un propos moralisateur ; et la détente pure. Le théâtre «pour enfants», tel Émile Lansman Éditeur, conseiller théâtre et écritures jeunes publics au Tarmac D. R. Le Piccolo : Le Tarmac a lancé l’an dernier un appel à projets pour l’écriture dramatique en direction de la jeunesse. Pourquoi l’adresser spécifiquement aux auteurs africains ? émile Lansman : Les auteurs africains, qu'on l'entend en Europe, est minoritaire, et n'appartient pas à la tradition ni sur le plan des créations ni sur le plan de l'écriture. Quant aux adolescents, je rappellerai seulement une boutade (mais en est-ce bien une ?) d'un de mes amis africains : «Chez nous, on n'a pas le temps d'être adolescent.» Le Piccolo : Quels sont les auteurs retenus ? e. L. : Arlésienne Sovi, qui est béninoise, sera en résidence en Belgique ce mois-ci, puis à Paris du 1er au 9 juin. Elle sera accompagnée par l'équipe du Centre des écritures dramatiques Wallonie-Bruxelles et des auteurs jeunes publics belges. David-Minor Ilunga, auteur de République démocratique du Congo, sera en résidence à Paris du 9 mai au 9 juin. Les contacts sont en cours pour son accompagnement. Une rencontre publique est prévue le 21 mai à Ermont (95). Et une lecture de leurs pièces, en l'état, est prévue à Ermont le 7 juin et au Tarmac le 8 juin. ❚ Le dernier chantier appelé à nourrir le manifeste que l’association rédige actuellement s’est tenu en mars au TNG, centre dramatique national de Lyon. Un colloque de restitution des chantiers, de présentation du manifeste et d’interpellation des politiques sera organisé à Paris, à l’automne. www.scenesdenfance.com Conférence Young Europe 2 Une conférence sur l'introduction de normes européennes en matière d'éducation artistique est organisée par la Convention européenne du théâtre (CTE) et le Théâtre national de Miskolc, du 22 mai au 24 mai, à Miskolc (Hongrie). Dans le cadre du programme Young Europe 2, huit théâtres membres de la CTE vont collaborer ensemble dans sept pays différents pour créer quatre nouvelles pièces de théâtre écrites avec la participation et pour les jeunes Européens. Ces pièces seront ensuite traduites en huit langues et jouées dans les écoles et les théâtres à travers l'Europe. Le second festival Young Europe se déroulera du 13 au 17 mai 2013 au Theater an der Parkaue, à Berlin (Allemagne). www.etc-cte.org Une scène jeunesse sur Musiques Métisses Pour sa 37e édition, du 25 au 27 mai, le festival Musiques Métisses d’Angoulême entend créer une scène jeune public : le Misticric. D’une capacité de 200 places, l’Espace Jeunesse du Village accueillera deux spectacles : Conte & Soul, de Patrice Kalla, et Le Lièvre et l’Avion, de Roch-Amédet Banzouzi. www.musiques-metisses.com ProPoS reCueiLLiS PAr TiPhAine Le roy le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 5 D. R. Nuit d’orage, de Michèle Lemieux FRANÇOIS-XAVIER GAUDREAULT programme autour de la critique, pour les publics jeunes ; la recherche de financements est encore en cours. Autre nouveauté, l’organisation de «balades dans le jardin des écritures jeunes publics», comme les nomme émile Lansman. Ces rendez-vous sont l’occasion de lectures de textes d’auteurs francophones pour découvrir ou redécouvrir des pièces autour d’une thématique commune. Ces balades sont destinées au bibliothécaires, enseignants et auteurs, comme au grand public, à l’heure du déjeuner. Elles sont coproduites par le Tarmac et entretien «Nous recherchons des textes écrits pour la scène mais qui peuvent tenir debout tout seuls» La collection Théâtrales Jeunesse vient de fêter ses dix ans. Pierre Banos, directeur des Éditions Théâtrales, revient sur les objectifs de cette collection et la vitalité des écritures dramatiques pour la jeunesse. MANON TÉZIER compagnies, pour des productions ou de l’animation culturelle en atelier. Et il y a aussi les lecteurs qui lisent le théâtre comme d’autres formes littéraires. Par exemple, quand nous faisons le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, d’année en année nous voyons des enfants qui viennent voir s’il n’y a pas la suite de Grosse Patate, de Dominique Richard, une saga qui est un «bestseller» de notre collection. Le Piccolo : Comment jugez-vous la vitalité de l’écriture dramatique pour la jeunesse ? Pierre Banos : C’est une niche éditoriale Pierre Banos, directeur des éditions Théâtrales sont une maison qui a plus de trente ans, créée en 1981. L’idée d’une collection pour la jeunesse a été longue à germer car JeanPierre Engelbach, fondateur des éditions Théâtrales, se disait qu’il n’y avait pas du théâtre pour les grands ou pour les petits, mais du bon théâtre ou pas. C’est d’ailleurs une réflexion qui marque encore notre production éditoriale en jeunesse. Mais il y a eu une vraie demande notamment des comédiens, enseignants et ateliers théâtre, dans le sens d’un meilleur repérage. La création de notre collection correspond également à l’émergence d’un répertoire de textes pour la jeunesse, même si nous ne sommes pas les précurseurs. Théâtrales s’est lancé en 2001, notamment en rachetant le fond de la maison d’édition Très Tôt Théâtre qui avait fermé, et Jean-Pierre Engelbach a confié la direction de cette collection à Françoise du Chaxel. le début même si, évidemment, nous recherchons la théâtralité. Tout est question de choix éditoriaux, nous nous méfions assez des textes trop estampillés jeunesse, par exemple, en ce qui concerne des auteurs qui abaisseraient leur niveau de langue pour s’adresser aux jeunes lecteurs. Il faut regarder quelle réception ont les textes de Bruno Castan qui fait partie de la première génération d’auteurs à s’adresser à la jeunesse. Il utilise une grande langue tout à fait lisible par de jeunes lecteurs. Les textes nous intéressent d’abord en termes de forme, de structure, et nous n’avons aucun tabou concernant les sujets. Par ailleurs, nous ne compartimentons pas les auteurs, soit dans le répertoire tout public, soit dans celui pour la jeunesse. Par exemple, Ma Famille, de Carlos Liscano, publié initialement dans la collection générale, a été réédité en jeunesse. Cela peut surprendre les auteurs eux-mêmes, mais ils sont ravis quand nous leurs expliquons que leurs textes, par l’écriture notamment, nous semblent intéressants pour la jeunesse. Le Piccolo : Quels critères prenez-vous pour publier les textes ? Pierre Banos : Les critères éditoriaux sont Le Piccolo : Quel est le lectorat de Théâtrales Jeunesse ? Pierre Banos : C’est une collection qui les mêmes que pour les textes que nous publions dans le catalogue «tout public». Nous recherchons des textes écrits pour la scène mais qui puissent aussi tenir debout tout seuls. Qui sont œuvre dès a été fortement impulsée par le champ de l’éducation. Dès 2002, des titres étaient insérés par l’éducation nationale dans les listes de cycle 3 du primaire. L’autre grand pan de notre public, ce sont les Le Piccolo : Qu’est ce qui a motivé la création d’une collection spécialement pour la jeunesse ? Pierre Banos : Les éditions Théâtrales qui nous permet une grande liberté. Je trouve qu’il y a moins d’autocensure des auteurs que pour le tout public. Aujourd’hui, il y a une vraie ambition des auteurs de s’adresser aux jeunes publics. L’évolution se fait aussi en termes quantitatifs. Il y a beaucoup d’offres de textes alors que lorsque nous avons débuté, nous étions sur un travail de réédition. En général, nous publions six titres par an en jeunesse. Nous pourrions en proposer plus, mais nous souhaitons conserver l’homogénéité de notre collection par sa qualité littéraire. Le Piccolo : en quoi consistera la journée du 14 mai où vous fêterez les dix ans avec vos lecteurs ? Pierre Banos : Ce sera le point d’orgue des événements qui se sont déroulés depuis septembre. Nous avons, par exemple, réalisé 17 films où nous questionnons des auteurs sur ce qu’ils faisaient à dix ans, il y a dix ans, et sur ce qu’ils feront dans dix ans. Nous organiserons la lecture de textes par des auteurs et un marathon lecture au Théâtre Berthelot de Montreuil avec la bibliothèque municipale. L’aprèsmidi sera consacrée aux scolaires et la soirée ouverte à tous. Nous voulons offrir au public des moments de lectures et de partage, à l’image d’une collection humaniste, qui fait des choix dans le sens de l’émancipation des lecteurs. ❚ ProPoS reCueiLLiS PAr TiPhAine Le roy le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 6 festivals 1, 9, 3, SOLEIL ! La nature au programme C. LOISEAU es jardins tiendront lieu de «fil vert» à l’ensemble de la programmation du festival 1, 9, 3, Soleil !, destiné à la petite enfance. Tout d’abord, parce qu’une grande partie de la programmation qui s’échelonnera du 23 mai au 10 juin se jouera dans les parcs départementaux de Seine-SaintDenis. Ensuite, en raison de l’intérêt porté par les artistes à leur environnement. Parmi les propositions du festival figurent notamment Un Jardin sous la Lune, de la compagnie Praxinoscope. Son metteur en scène, Vincent Vergogne, propose des installations ludiques en lien avec la nature, le toucher et les sons. Il a travaillé son dispositif dans le cadre d’une résidence artistique à la crèche de la Bergère, à Bobigny (93), et la création sera proposée à 1, 9, 3, Soleil ! au parc départemental de la Ber- D. R. L IN 2, compagnie Skappa ! gère. Autres projets force de cette cinquième édition, les installations et le spectacle de Benoît Sicat, artiste en résidence sur la saison 2011-2012 dans les parcs départementaux et des classes de lycées horticoles de Seine-Saint-Denis. Le festival présentera notamment l’installation Le Son de la sève, issue de ce travail, soit une «forêt d’arbres sonores», BLAGNAC d’après Caroline Prost, programmatrice du festival. L’intérêt pour la nature se prolongera par la tenue les 8 et 9 juin d’un colloque Art, petite enfance et biotope, où se rencontreront professionnels de la petite enfance, du spectacle vivant et des espaces verts au parc de l’île-Saint-Denis. «Il s’agira de croiser les regards entre ceux qui travaillent au quo- tidien sur ces sujets et d’autres personnes qui, avec un regard plus lointain, pourront proposer une autre approche, peut-être plus philosophique», note la programmatrice. Parmi les intervenants figurent notamment Vincent Vergone, Benoît Sicat, Bernard Boisson, écrivain et conférencier, Raphaëlle Hondelatte, architecte. Dans cette programmation qui s’adresse essentiellement à la petite enfance de 3 mois à six ans le spectacle vivant croisera les arts plastiques, mais aussi numériques avec IN 1 et 2 de la compagnie Skappa !. «Cette pluridisciplinarité permet à l’enfant de se focaliser sur un point, selon ses sensibilités», relève Caroline Prost. ❚ T. L. r. MONTPELLIER Le parc d’Odyssud au cœur Les cinq sens s’invitent du festival Luluberlu au festival Saperlipopette L vec pour marraine Emanuelle Laborit, directrice de l’International Visual theatre (IVT), le festival Saperlipopette proposé par le Domaine d’O, à Montpellier (34), s’est attaché à développer une programmation mettant en valeur les sens. Parmi les dix-huit compagnies qui jouent jusqu’au 27 mai, la compagnie Barolosolo prendra ses quartiers dans le parc du domaine d’O pour un spectacle musical et aquatique. 1.2.3… Totem, de la compagnie Mungo jouera sur la peur de l’orage en théâtre d’ombre et en musique ; Le Petit Poucet, de l’IVT, sera proposé en langue des signes française et en français ou Elektro kif, de Blanca Li. Le festival articule des ateliers pluridisciplinaires autour de la thématique des sens, avec des découvertes olfactives ou gustatives. D’autres ateliers sont programmés autours des arts du cirque, de la musique et de l’environnement… Saperlipopette, initié par le Domaine d’O, structure du conseil général de l’Hérault, se décline également en plusieurs points du département de l’Hérault. ❚ T. L. r. www.domaine-do-34.eu/profil-saperlipopette/176 le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 7 D. R. A D. R. e festival Luluberlu est proposé par Odyssud, à Blagnac (31) du 24 mai au 3 juin. La manifestation se déroule en deux temps, avec une programmation en salle de six spectacles échelonnés pendant toute la durée du festival. Il s’agit de Brouille dans une roulotte, du Théâtre des Tarabates ; Le Carré curieux, de la compagnie Carré curieux cirque vivant ! ; Oh boy !, du Théâtre du Phare ; 200 rêves à l’heure, de la compagnie L’Autobus à vapeur ; Chouz, de Nathalie Cornille et Rue de la pomme, de Catherine Vaniscotte. Du 1er au 3 juin, le festival s’établira dans le parc du centre culturel municipal. Pendant tout le week-end, de nombreux spectacles pluridisciplinaires et des animations seront proposés à un public familial, dès la petite enfance. Au cœur de ce «Village des enfants», le public découvrira, entre autres, les instruments géants et le labyrinthe sonore d’étienne Favre, la compagnie Pas folle la guêpe pour du théâtre musical, la Compagnie Rue barrée en marionnette ou la compagnie Jardins insolites et ses créations pour les bébés. ❚ T. L. r. www.festival-luluberlu.fr festival Pépites pour les tout-petits Ultra, Zététique Théâtre YVES GABRIEL D. R. Ashbé, autour du spectacle Où va l’eau ?, de la compagnie O’Navio, qui est tiré de l’un de ses ouvrages. En collaboration avec Méli’môme (Reims) et Petits Bonheurs (Montréal), Pépites accueillera également douze jeunes créateurs en réflexion sur la création pour la petite enfance. Nombre d’ateliers seront proposés aux adultes, autour du livre pour la jeunesse, du conte ou encore du théâtre d’objets. Du 23 au 31 mai. ❚ C. P. www.laguimbarde.be ▼ A Charleroi (Belgique), la compagnie La Guimbarde organise chaque année (11e édition en 2012) un temps fort dédié à la petite enfance. Le festival Pépites, dont la coordination est assurée par Gaëtane Reginster, sera l’occasion aux programmateurs de voir de nombreuses productions qui tournent dans ce secteur spécifique du jeune public (Azuki, Piedra a piedra, Deux bras deux jambes et moi !, Embrasser la Lune…). Une rencontre sera organisée avec l’auteur illustratrice jeunesse Jeanne production Le Bibliothéâtre questionne les limites des adolescents n RÉMI HEMMER ouveau projet pour la compagnie angevine Bibliothéâtre qui, sans renier son savoir-faire si particulier, s’attachera sur cette création à produire «un romanspectacle» pour les pré-adolescents et adolescents. La démarche du metteur en scène Philippe Mathé et de ses comparses est tout à fait originale. Passionnés par la littérature pour les adolescents, ils cherchent, glanent, découvrent des romans écrits pour les adolescents et parlant de leur quotidien. Après la Photo de sixième, composition très réussie sur le thème de la relation à l’autre, du regard qui se porte sur vous et des premières amours adolescentes, le Bibliothéâtre explorera cette fois-ci la question des limites. Sans juxtaposer les textes retenus (ici extraits de romans de plusieurs écrivains femmes comme Martine Pourchain, Hélène Vignal, Christine Beigel…), Philippe Mathé pratique un travail de haute couture théâ- La photo de sixième, précédente création de la compagnie trale. Quatre récits entremêlant plusieurs de ces textes se dégagent pour évoquer ces limites, les injonctions des adultes, la tentation de la transgression, la force du groupe et le libre arbitre que chacun doit se construire. Une problématique centrale de la vie des pré-adolescents, dont les pratiques transgressives, et pour certaines très mortifères (jeu de la tomate…), sont aujourd’hui connues. «J’ai adapté leurs différents récits pour en composer un seul, explique Philippe Mathé, pour trois personnes réunies dans une gendarmerie, après un accident, qui se souviennent et revivent en différé, comme si on pouvait se rattraper quand “c’est passé“, ces histoires drôles, fortes, terribles.» Le spectacle sera proposé à partir de 10 ans, «pour une tranche d’âge que j’apprécie beaucoup, poursuit le directeur artistique de la compagnie, peut-être parce qu’il s’agit aussi de l’âge des possibles et des transformations ?» La création est prévue pour l’automne 2013 et Passés au rouge est à la recherche de coproducteurs et de résidences de travail. Les premières séquences de travail sont prévues pour janvier 2013. Le spectacle pourra être joué en salle, sur un plateau de 6 mètres par 6 mètres, mais aussi dans le tambour, sorte de chapiteau réalisé par la compagnie voici quelques années et qui peut être implanté en intérieur comme en extérieur. ❚ C. P. www.bibliotheatre.org le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 8 initiatives rencontres professionnelles Le jeune public : un créneau réservé aux femmes ? Alors chante ! développe son volet jeune public À Montauban (82), du 14 au 20 mai, le festival Alors Chante ! poursuit et amplifie son programme jeune public intitulé «Mômes en zik». Cette année, la programmation accueille des grands classiques comme Jacques Haurogné avec Les Petites Fabulettes et Doudous perdus mais aussi Franz, Pascal Peroteau, Oldelaf ou Merlot. www.alorschante.com Marionnettons-nous, cinquième ! D. R. Pour la cinquième année consécutive, le Théâtre aux mains nues propose jusqu’au 13 mai une programmation entièrement dédiée à l’enfance Au programme, les compagnies Lune à Tics, Vire Volte ou encore le Théâtre aux mains nues avec Le Jeune Homme aux rats. Le festival proposera une exposition autour du spectacle Un souffle, une ombre, un rien, réunissant marionnettes, Aiku-box (boîtes optiques/philosophiques) et photographies de la création. www.theatre-aux-mains-nues.fr Offre d’emploi : Comédienne/conteuse STÉPHANE GOURICHON D. R. ’est sur cette intéressante question que jeune public, un ami homme, metteur en s’ouvrait la rencontre croisée organisée scène, lui ayant récemment dit qu’elle avait début avril par les collectifs H/F et Jeune pu- «trop de talent pour faire du jeune public». Plus blic du Nord-Pas-de-Calais. Associés dans largement, elle a surtout estimé que le secteur ce projet, les deux organisateurs souhaitaient jeune public était finalement «laissé aux mettre en débat les conclusions du rapport femmes, parce qu’il ne représente pas un enjeu Reine Prat (ministère de la Culture), connues de pouvoir», faute de moyens conséquents depuis sept ans mais jamais publiées, et définir et en raison de sa faible médiatisation. la situation des femmes dans le secteur jeune Dans la seconde partie du débat, il était quespublic. Membre du collectif H/F Île-de- tion des créations. Geneviève Lefaure (Scènes France, Blandine Pélissier rappelait à son au- d’enfance et d’ailleurs) reprenait quelques ditoire les chiffres éloquents issus du rapport données de l’étude réalisée de Reine Prat. Contrairement aux idées reçues, par Sylvie Cremer voici la culture et les arts du spectacle en France, quelques années. Portant sur sont très en retard en termes d’égalité femmes- 729 spectacles pour le jeune hommes. Ainsi, on apprenait ou l’on redé- public, celle-ci avait notamcouvrait que 84% des théâtres cofinancés par ment révélé que 60% des 906 l’état sont dirigés par des hommes, comme personnages étaient des fi- Geneviève 94% des orchestres, mais aussi que 85% des gures d’hommes (45% sont Lefaure textes que nous entendons dans les théâtres des hommes adultes ayant figure de héros). ont été écrits par des hommes et 78% des Et «combien de rôle de petits garçons sont incarspectacles ont été mis en scène par ces derniers. nés par de jeunes comédiennes» témoignaient Pire, le déséquilibre s’exprime les artistes présentes… également en termes financiers Pour autant, un basculement générationnel puisque si dans les CDN et s’opère peu à peu et les choses évoluent, CDR, le coût moyen du mon- notamment dans la création jeune public, où tage d’un spectacle était de la reproduction des archétypes traditionnels 72 000 €, son coût moyen homme-femme est aujourd’hui dépassée et s’élevait à 77 000 € s’il était où le dépassement des genres est une vraie Marie Levavasseur mis en scène par un homme et question pour de nombreux auteurs, hommes à 44 000 € s’il l’était par une femme. Présentes et femmes. L’auteur et metteuse en scène sur cette même table ronde, les metteuses en Karin Serres a ainsi expliqué qu’elle écrivait scène Marie Levavasseur (compagnie Tour- aussi souvent que possible des rôles mixtes, neboulé) et Estelle Savasta (Compagnie Hip- non sexués (ainsi dans Frigomonde, Marche polyte a mal au cœur) témoignaient toutes et Fouille, Jardin de personne…) mais que la deux des difficultés rencontrées pour entrer grammaire française posait des difficultés en contact avec les directeurs de structures, aussi évidentes qu’importantes (avec les adtrès majoritairement des hommes, lors de la jectifs toujours «genrés»). «Le Français est une recherche de moyens de productions. «Pour langue très “genrée“, sans neutre. Tout fait sens de genre, explique-t-elle. Dans d’autres la programmation, nous sommes le plus langues, il existe un neutre pour les anisouvent en contact avec des femmes, mais maux, par exemple, ou pour les enfants elles ne sont plus décisionnaires lorsqu’il (ainsi, «das Kind» en allemand)». Dans s’agit de soutenir ou non la production ce débat, avec soixante personnes réud’une création. La décision revient au dinies à l’Hippodrome, scène nationale recteur. Et là, il est bien plus difficile d’obde Douai, Karin Serres a rapporté tenir un rendez-vous». Soulignant que Karin Serres dans la Région Nord-Pas-de-Calais, «seule que dans d’autres pays, les auteurs luttaient deux scènes nationales étaient dirigées par des contre d’autres types de stéréotypes. Ainsi, femmes et que, précisément, il s’agissait des deux en Suède a longtemps prédominé un stéréoseules scènes nationales à coproduire des spectacles type opposant filles fortes et garçons sensijeune public», Marie Levavasseur s’étonnait bles sur le modèle du personnage de Pippi du peu d’intérêt d’une majorité de directeurs Långstrump (Fifi Brindacier) inventé par hommes sur la production jeune public. Astrid Lindgren. «Autres cultures, autres cliEstelle Savasta témoignait du mépris souvent chés», a remarqué Karin Serres. À Douai, la affiché à l’égard des mises en scène pour le prise de conscience fait son chemin. ❚ C. P. D. R. D. R. C La Compagnie Loba recherche une comédienne/conteuse, pour la reprise du spectacle jeune public Chuuut ! créé en 2002 par Annabelle Sergent. Il s’adresse à un public familial de 2 à 5 ans. Auditions le 14 juin, reprises pendant l’été et démarrage des tournées fin octobre. Envoyer CV avec photo et lettre de motivation par mail avant le 25 mai 2012 : cieloba@cieloba.org le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 9 coups de coeur international Au Québec, Petits Bonheurs en pleine transition Julien Bielli Programmateur Théâtre de Cusset (03) Le nouveau directeur, Pierre Tremblay, restructure le festival pour mieux assurer son développement. Autonomie Pierre Tremblay, le nouveau patron, explique que cette baisse de régime n’est que temporaire et reflète les réaménagements structurels que traverse l’événement. Comme les méandres du financement des arts au Québec ont des allures à tout le moins labyrinthiques pour le diffuseur français lambda, traduisons ces bouleversements en quelques mots par une fin de convention entre le festival et la Ville de Montréal. Petits Bonheurs est l’émanation d’une structure municipale, la Maison de la culture Hochelaga-Maisonneuve – que dirige toujours Pierre Larivière. Pour assumer sa position dans le réseau de diffusion auquel il a donné naissance à travers tout le Québec, pour assurer aussi sa «réputation internationale», le festival devait d’abord affirmer son autonomie. Et tisser ensuite de nouveaux partenariats avec le milieu et avec les organismes subventionneurs qui ne se sont jusqu’ici jamais beaucoup préoccupés de l’avenir du festival. Pierre Tremblay – un ancien praticien devenu gestionnaire puis directeur de compagnie – est l’homme tout désigné pour mener à bien ce genre de démarches ; selon lui la phase de transition sera courte. «Nous nous donnons deux ans», conclut Tremblay. Pas de panique donc : Petits Bonheurs marque le pas afin de se donner un nouveau souffle et prendre un tout nouvel élan. Plus large. Plus assumé aussi. D’ici là, le festival s’impose comme une destination de plus en plus intéressante puisque son fameux circuit de diffusion s’étend chaque année davantage. Désormais, le réseau Petits Bonheurs compte 15 villes. Deux nouvelles venues s’y sont jointes à temps pour la onzième édition : Joliette, située dans la région de Lanaudière, en grande périphérie montréalaise ; et Jonquières, un des joyaux du royaume du Saguenay-Lac Saint-Jean. Bientôt (rêvons un peu !) une compagnie européenne, comme le Bob Théâtre, le Fil Rouge Théâtre ou ACTA qui s’amènent ici, pourrait traverser tout le Québec avec son spectacle. Cool, non ? ❚ MiCheL BéLAir (CorreSPondAnT) Michel Bélair est journaliste au quotidien montréalais Le Devoir où il couvre, entre autres, le théâtre pour jeunes publics. D. R. Compagnie euphoric Mouvance. Texte de Brigitte Jacobs, in Enfin Seuls (3), éd. Lansman à partir de 14 ans Un spectacle coup de poing qui vous replace d’emblée dans la réalité. Un père se découvre, aux yeux de son fils de 16 ans, un raté social, un médiocre immuable ! Au delà du rapport simpliste pèrefils, du conflit de génération, le texte de Brigitte Jacobs est magistralement mis en scène et scénographié, mais surtout le comédien Bruno Bonjean interprète magnifiquement ce père paumé ne sachant plus trop où il en est ; et nous renvoie, à la manière d’un boxeur, un uppercut, une vision de nous-mêmes ! Un spectacle à la fois drôle, dur et émouvant, qui ne laisse en aucun cas insensible. CoMMe un SouFFLe Compagnie La Boîte noire à partir de 18 mois ARIEL LEFLOCH d e l’extérieur, quelques indices laissent deviner qu’il se passe quelque chose : le festival Petits Bonheurs, qui tient l’affiche à Montréal du 4 au 13 mai, n’est déjà plus tout à fait le même. Premier signal évident : depuis le départ du fondateur de l’événement, Pierre Larivière, et son remplacement par Pierre Tremblay, le 15 août dernier, le festival s’est mis à un régime minceur. On est passé cette année de 23 à 17 spectacles. Et deuxième indice : trois seulement de ces productions viennent de l’international (Rawums, Ha Dede et Chien bleu du Gioco Vita). ISABEL BOUTTENS Ha Dede, Theater de Spiegel (Belgique) MAde in diGniTy Ce spectacle pour les tout-petits est pour moi le coup de cœur de cette fin de saison. C’est un véritable moment onirique auquel nous invite, petits et grands finalement (!), André Parisot. Dans un milieu de bric et de broc réfléchi, pendant la demi-heure du spectacle, j’ai parcouru avec plaisir plusieurs univers. Tout d’abord, celui rassurant de la famille, avec ce grand-père accueillant, digne de Jules Verne, prêt à nous raconter son histoire. Ensuite, nous nous laissons bercer dans un espace intemporel digne de Lewis Carroll. Et finalement cette ode au voyage me rappelle assez les ambiances mélancoliques et hasardeuses d’Hugo Pratt. C’est dans ces mondes-là que Comme un souffle nous emmène avec enchantement. le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 10 festival ailleurs Puy-de-Mômes LA CHRONIQUE DE D. R. Changer de perspective Y. DE SOUSA / E. CARECCHIO / P. CAFIERO organisateur : Ville de Cournon-d’Auvergne (63) Lieux : À Cournon-d’Auvergne : salle polyvalente (lieu central du festival), Coloc’ de la culture, salle de l’Alambic, Baie des singes, collège le Stade, collège La Ribeyre, cinéma Le Gergovie, médiathèque Hugo Pratt. Extérieurs à Cournon : salle du Verger du Caire (Le Cendre), La Muscade (Blanzat), salle polyvalente de Pont-du-Château. Budget : Le budget global de Puy-de-Mômes s’élève à 400 000 euros, dont 240 000 ¤ consacrés à la part artistique. Subventions : Ville de Cournon-d’Auvergne, Clermont Communauté, Département du Puyde-Dôme, Région Auvergne, ONDA, SACD. Fréquentation : Puy-de-Mômes a enregistré 16 000 entrées pour cette édition, soit une augmentation de 1 000 entrées par rapport à l’année dernière. «Près d’un tiers de nos spectateurs vient d’un autre département que le Puy-de-Dôme», indique Vivien Chabrol du festival Puy-de-Mômes. Tarifs : L’entrée à chaque spectacle est proposée à 5 ¤ pour tous. La municipalité entend conserver pour les années à venir cette tarification basse. équipe : directeur : Christian Habouzit ; service culturel : Annick Bessaguet, Anne-Marie Béringue, Vivien Chabrol, Martine Huguet, Agathe Jouve, Marian Lejewski, Laure Montanier, Éric Thomas ; régisseur général : Philippe Roy ; technicien du son : Rémy Copperé. Pendant tout le festival l’équipe est épaulée par une soixantaine de bénévoles regroupés au sein de l’association Les Amis de Puy-de-Mômes. Douze intermittents sont présents pendant près d’un mois pour le festival. Partenaires privés : Crédit agricole Centre France, Volvic, GDF Suez, La Baie des sciences, Kizou aventures, Nova Scène, Simply Market, Babou. L’enveloppe collectée auprès des partenaires privés du festival s’élève à 12 000 ¤. «Nous sommes en partenariat avec des entreprises fidèles, qui nous soutiennent davantage sur la médiation culturelle que sur la diffusion, précise Vivien Chabrol. Les partenaires privés deviennent des opérateurs importants, même s’il est de plus en plus difficile de fédérer autour d’un projet jeune public», regrette-t-il. Partenaires médias : La Montagne et France Bleu Auvergne. Programmation : Théâtre des 1000 nœuds, À Tirelarigot Compagnie, Bouffou Théâtre, compagnie Le Souffleur de verre, Les Bons Becs, Stéphanie Grosjean, Théâtre de Cuisine, Compagnie le Bazar mythique, Compagnie l’Estafette, Compagnie des Uns des autres, Compagnie la Rousse, Compagnie Rouge les Anges, Euphoric Mouvance, Ensemble Passacaille, Compagnie Pour ainsi dire, Tof Théâtre, Compagnie Mungo, Compagnie Marizibill, Bob Théâtre, Compagnie Sylvie Chantelauze, Nathalie Hauwelle et Benoît Fasquelle, Art en scène et compagnie, Compagnie Vertigo, Compagnie Minute Papillon, compagnie Le Rideau à sonnette, Compagnie Qui va piano, Compagnie Piccola Velocita, Hélice Théâtre, compagnie Les Voisins, compagnie S’appelle reviens, Compagnie Fleurs de peau, Compagnie Mirelaridaine, Compagnie Athra, Le Ministère de la jeunesse et de la magouille. Projets : Puy-de-Mômes proposait, cette année, six créations et entend bien développer encore cet axe pour l’édition 2013. Cette édition était la première depuis l’ouverture de la Coloc’ de la culture, lieu de diffusion et de résidence spécifique au jeune public. «Cela nous permet d’avoir un lieu structurant pour le festival, souligne Vivien Chabrol. Cet espace dédié va nous aider à la fois sur le festival et dans le développement de la politique culturelle de la Ville.» ❚ TiPhAine Le roy À vue de nez, compagnie La rousse y es-tu ?, compagnie S’appelle reviens une veillée singulière, Théâtre de Cuisine D. R. JOËL SIMON 18e édition - du 2 au 14 avril «Et si, aujourd’hui, il y avait la guerre en France… où irais-tu ?» … c’est ainsi que commence ce livre de Janne Teller, «Guerre. Et si ça nous arrivait ?». D’une forme originale, il ressemble à un passeport, l’objet est soigné. Ce court récit est illustré, avec à propos, par Jean-François Martin. Une famille doit fuir la France à cause de la guerre, entre autres avec les Suédois. Elle se réfugie clandestinement en égypte, pays démocratique dans le livre. Ils ne connaissent ni la langue ni la culture de ce pays d’exil… Janne Teller nous oblige à changer de perspective, elle renverse la situation de notre monde d’aujourd’hui. Si demain, nous perdons notre identité, le contrôle de notre vie pour des raisons géopolitiques… et que nous devenons un réfugié, que ferions-nous ? Elle nous met au cœur de ce questionnement. Nous sommes face à une réalité. Le livre n’est pas une fiction, il est très proche du cauchemar que vivent des milliers d’exilés. En France, dans cette période de crise, exacerbée par la campagne électorale, les peurs sont réveillées, les boucs émissaires sont désignés : c’est la faute à l’étranger, à l’immigré… La force de ce livre, Janne Teller l’a puisée dans son histoire familiale. D’origine allemande et autrichienne, elle est danoise. Elle a travaillé pour les Nations unies et l’Union européenne sur les problèmes induits par les conflits internationaux. Elle sait de fait qu’un jour, nous pouvons tous devenir un réfugié, que tout peut basculer. Ce livre est intelligent, salutaire, subtil, plein de finesse,… Janne Teller est pleine d’humanité. Il est à offrir, à lire, à partager avec les ados et les adultes… Il doit susciter débats et nourrir nos réflexions. À découvrir… ❚ le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 11 , creations LA CoMPAGnie du Son LE VIEIL HOMME ET LA MER UN JARDIN SOUS LA LUNE HAUT BAS FRAGILE Mise en scène de emily Barbelin L’histoire en marionnettes et en musique d’un vieux pêcheur qui désespère d’attraper de quoi nourrir sa famille. Au cours d’une de ses sorties, il croise le chemin d’un poisson énorme, avec lequel il engage une longue course poursuite. Au cours de cette chasse épique, il fera d’étranges rencontres sur l’océan... Les enfants voyagent entre la surface de la mer avec le vieil homme qui pêche et les profondeurs mystérieuses de l’océan. Le travail de la marionnette, par la distance qu’il induit, permet ici d’aborder des thèmes difficiles comme la mort, le combat pour la vie et le rejet de la vieillesse. De 3 à 10 ans. EN TOURNÉE A voir... Mai > le 27, Fête des Grenouilles à Corneilhan (34). Juin > les 1er et 2, Festival d’art de rue de Sion (Suisse) ; 6, festival Cours et Jardins à Morsang-sur-Orge (91). de Vincent Vergone de olivier Bitard et Frédéric Gregson. Mise en scène : olivier Bitard. Il y avait un cirque ici avant. Un jour, la jeune funambule est tombée de son fil. La musique s’est arrêtée. Le cirque est parti... Seuls le vieux musicien désaccordé et la jeune fille sont restés. Le public s’installe dans la roulotte du vieux musicien et observe le quotidien : déjeuner, ménage... deviennent autant de numéros de cirque sonore clownesque. Par un jeu d’écrans sur la scène, la jeune funambule est représentée en ombre filmée dans une roulotte voisine... Haut Bas Fragile tisse les liens d’un amour pudique, un amour absolu entre un vieil homme timide et maladroit et une jeune femme handicapée. À partir de 7 ans. EN TOURNÉE Juin > 22, le Channel, scène nationale de Calais (62). http://pagesperso-orange.fr/cieduson/ CoMPAGnieS LA FiLLe du VenT eT Le VenTre à PAroLeS/PhonoMATiC LES PETITS ROIS de Marie Strehaiano. Musique Agnès Saurat. Deux femmes se réunissent, telles des reines. L’une, Marie Strehaiano, joue, raconte et danse. L’autre, Agnès Saurat, fait vibrer, ricocher, tinter, sonner les notes de ses instruments : accordéons, petites percussions..., pour emmener le public au-delà des portes d’un mystérieux royaume. D’histoires en récits, en passant par les mythes, elles donnent à voir la relation de l’être humain au pouvoir. De l’Orient occidental à l’Occident oriental, berger ou fils de roi, quel envol pour obtenir le pouvoir ? Une paire d’ailes ? Un anneau qui rend invisible ? Une pierre lumineuse ? Et si un mot et un son suffisaient… À partir de 6 ans. EN TOURNÉE A voir... Mai > les 10, 11 et 12, Théâtre de l’Enfumeraie, à Allonnes (72). Juillet > du 7 au 28, la Volée du Monde, Festival d’Avignon Off (84). http://mariestrehaiano.over-blog.com/ Un jardin dans la pénombre, sous une Lune. Un véritable jardin, une représentation du monde en miniature avec sa géographie, des chemins, des mousses, une vieille souche, un arbuste, une minuscule cascade et même des grillons qui chantent. Un jardin pour enfants, un espace de liberté avec des jouets, des instruments de musique, des livres, des poèmes, des odeurs. Un jardin merveilleux avec des projections lumineuses, de l’eau, des voiles, des sculptures végétales comme autant d’invitations à rêver. À partir de 7 ans. EN TOURNÉE Mai > les 17 et 18, La Montagne magique à Bruxelles ; 23, festival 1, 9, 3, Soleil !, Parc de la Bergère à Bobigny (93) ; les 29 et 30, festival 1, 9, 3, Soleil !, à Stains (93). Juin > les 1er et 2, Friche Kodak à Sevran (93) ; 6, festival 1, 9, 3, Soleil !, à Sevran (93) ; les 20, 22 et 23, Salle du Jardin planétaire, à Viry-Châtillon (91). Octobre > du 2 au 13, Théâtre Dunois, à Paris (75). http://www.praxinoscope.org CoMPAGnie PuPeLLA noGuèS ZOOM ! LES VERTIGES DU RÊVE Adaptation de la Bd Little Nemo de Winsor McCay. Mise en scène de Joëlle noguès. dramaturgie et adaptation : Giorgio Pupella. Nemo, jeune garçon au sommeil agité, accompagné de Flip, clown au drôle de masque vert, glisse et court dans l’univers de ses rêves et de ses cauchemars. Le dispositif scénographique, qui associe écrans de projection fixes et mobiles et plateau de tournage, rappelle les cases de la bande dessinée originale. Le spectacle nous plonge au cœur d’un univers onirique en perpétuelle transformation, mêlant marionnettes, projections vidéo et extraits de films du début du XXe siècle (Harold Lloyd, Charlie Chaplin...). Une invitation à explorer le monde étrange et fantastique des rêves et à s’interroger sur la réalité qui nous entoure. À partir de 6 ans. EN TOURNÉE A voir... Mai > le 10, Maison du savoir, à Saint-Laurent-de-Neste (65) ; 11, Maison du Parc, à Luz-Saint-Sauveur (65). CoMPAGnie ChArABiA COMME CA ! Compositeur : Georges Aperghis Phonèmes rebondissants et rythmes étirés, sonorités babillantes et silences lumineux… Comme Ca ! vient cueillir les codes du langage dans le miroir de la partition musicale. écrite par le compositeur Georges Aperghis, la musique contemporaine s’habille ici d’un univers extrêmement ludique et d’une grande richesse expressive. Pour le plaisir du jeu, Mathilde Lechat et Nelly Jallerat nous invitent à entrer dans leur pétillant cocon de poésie sonore ! À partir de 4 ans. EN TOURNÉE Mai > les 29, 30, 31, Prieuré de Vivoin (72). Juin > 13, Carré des Arts, à Pellouailles-les-Vignes (49). http://www.ciecharabia.com/ BRUNO WAGNER www.productionsbis.com MUSTAPHA AZEROUAL CoMPAGnie du PrAXinoSCoPe PRODUCTIONS BIS CoMPAGnie SMASh ThéâTre www.pupella-nogues.com PAGe réALiSée PAr éLénA Le BriAnd le piccolo I mai 2012 I numéro 19 I 12 international À Birmingham, on danse aussi en plein air Le Le PiccoLo PiccoLo RÉDACTION, ABONNEMENTS ET PUBLICITÉ 11, rue des Olivettes, BP 41805, 44018 Nantes Cedex, France Tél 02 40 20 60 20 Fax 02 40 20 60 30 redaction@lepiccolo.net L Directeur de la publication : Nicolas Marc Rédacteur en chef : Cyrille Planson Journaliste : Tiphaine Le Roy Chroniqueur : Joël Simon Ont collaboré à ce numéro : Michel Bélair, Éléna Le Briand Direction artistique : Éric Deguin Secrétaire de rédaction : Danielle Beaudry Mise en page : Émilie Ripoche Publicité et marketing : Fabiola Drouet Comptabilité : Nicole Bouyer Relations abonnés : Véronique Chema et Aurélie Barbereau abonnements@lepiccolo.net DIEGO GINER ARCINIEGA a dynamique naissante du jeune public en GrandeBretagne est encore assez mal connue ou identifiée. À Birmingham, la seconde plus grande ville d’Angleterre après Londres, s’est tenu de fin avril à début mai l’International Dance Festival Birmingham. Portée par DanceXchange, qui partage un lieu de travail et de répétition avec le Royal Ballet, cette biennale inclut de nombreux projets participatifs. «Nous avons de nombreux ateliers pendant la manifestation, qui se déroule en bonne partie dans la rue, explique David Massingham, le directeur artistique du festival. Pour l’un des grands moments du festival, plus de 1 000 danseurs se retrouvent sur la place la plus importante de Birmingham. Le festival est comme une mosaïque, qui prend forme sur un temps comme celui-ci». Cette manifestation au budget conséquent (autour de cinq millions de livres), rayonnant sur Birmingham et un plus vaste territoire régional, celui des West Midlands, consacre un week-end entier, Clouds, compagnie Aracaladanza (espagne) celui de sa clôture (les 5 et 6 mai), aux familles et au jeune public. Sur ce «familly weekend», ouvert par de nombreux ateliers de pratique de la danse, David Massingham a programmé deux spectacles de la compagnie espagnole Aracaladanza (Clouds et Cu-Cuco). «Avec Spill, poursuit-il, nous avons aussi proposé en première mondiale une performance de trente minutes de danse en plein air, gratuite, dans la cour de Cannon OFFRE D’ABONNEMENT Hill Park. Ce projet dirigé par le chorégraphe australien Shaun Parker. Un parcours où les objets du quotidien (toboggan, balançoire…) sont utilisés par les danseurs comme les supports d’une danse ludique, qui se réfère à une image espiègle de l’enfance». Une belle réussite selon le directeur de ce festival investi dans un programme de diffusion à l’année sur un vaste territoire, mais aussi dans le soutien à la production. ❚ CyriLLe PLAnSon Le Piccolo est une publication Millénaire Presse. Siège social : 11, rue des Olivettes, 44000 Nantes. SARL de presse au capital de 18 000 euros. RCS Nantes B 404 398 067. Directeur gérant : Nicolas Marc. Dépôt légal : à parution. REPRODUCTION INTERDITE Inclus dans l’abonnement Le livret «L’Année du jeune public 2012» SPÉCIAL LANCEMENT –50% Pour recevoir les éditions du Piccolo et l’ouvrage «L’Année du jeune public 2012» Je m’abonne pour 1 an (11 lettres électroniques) et je recevrai l’ouvrage «L’Année du jeune public 2012» (parution en 2012), au prix de lancement de 60 € au lieu de 120 € (prix de vente au numéro), soit une économie de 50%. Règlement Nom Je joins mon règlement par chèque à l’ordre de Millénaire Presse. Structure Je règle par carte bancaire. N° Crypto : (au dos de votre carte) Prénom Adresse Code postal Expiration : ✂ OUI Ville E-mail (obligatoire pour l’envoi du Piccolo) : Date Signature obligatoire ▲ Vous pouvez également vous abonner : par téléphone au 02 40 20 60 20 ou par fax au 02 40 20 60 30. 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