Dépliant AMIENS
Transkript
Dépliant AMIENS
4 Février 2000 20H00 Qui sommes-nous ? se compose de six personnes : • Ilhan ALEMDAR choisit les poèmes présente la soirée et écrit les textes du dépliant • Dogan ERTENER choisit la musique s’occupe du mixage et participe à la lectu$ re • Lâle MERLET • Béatrice COUËDEL lecture et mise$en$scène • Ilhan ARKAN • Erhan POYRAZER fait la saisie et conçoit la maquette du dépliant } Contact Dogan ERTENER Tel : 12 34 21 12 25 Bibliographie • ACQUïEN Michèle, Güzin DINO, Pierre CHU- • KOCATÜRK V. Mahir : «Divan Òiiri» , VIN (ed. et trad. par) : «Entre les murailles Ankara, Edebiyat Yayınevi, 1967 et la mer» , Paris, Maspero, 1982 • PïNQUïE Jean, YïLMAZ Levent (ed. et trad. • ARZïK Nimet (ed. et trad. par) : par) : «Anthologie de la poésie turque «Anthologie de la poésie turque. Du contemporaine» , Paris, Publisud, 1991 Xïïïe au XXe siècle» , Paris, Gallimard, 1968 • TAMER Ülkü (ed. par) : «Varlık Òiirleri • BERK Ilhan : «Histoire secrète de la poépoé- antolojisi» , Varlık Yayınları, 1966 sie», traduit par A. Sel et C. Estèbe, Arfuyen, 1991 • YESIRGIL Nevzat : «Nedim. Hayatı, • B E YAT L ï Ya h y a K e m a l : « K e n d i sanatı, Òiirleri» , Istanbul, varlık Yayınları, 1953 Gökkubbemiz» , Istanbul Fetih Cemiyeti, 1997 • HA∑IM Ahmet : «Les oiseaux du lac», traduit par M. E. Tatarafiası et G. Pfister, Arfuyen, 1989 Bref survol de la poésie turque L 'histoire de la poésie turque remonte aux temps anciens. Pendant des siècles et ce jusqu'à la veille de la République, la poésie présentait trois visages : la Poésie de Divan, la poésie tasavvuf (mystique) et la poésie populaire. Il est vrai que nous sommes un peuple de poètes. Mais si nous aimons les composer, nous n'aimons guère les lire !! Pour illustrer ces trois aspects de la poésie turque nous pouvons, citer Dadalo¤lu, Köro¤lu, Karacao¤lan pour la poésie populaire ; Ali fiir Nevaî, Nedim, Bakî, Fuzulî pour la poésie de Divan et enfin pour le troisième groupe, Ahmed Yesevî, Mevlâna Celâleddin Rumî, Yunus Emre, Hacı Bektafl Veli... On trouve aussi la poésie issue de la littéature pré-islamique turque. Cependant, comme dans la musique et dans les autres domaines littéraires, c'est une poésie de tradition orale. Les premiers écrits apparaissent au Vllle sièle. Mais il faut attendre la dynastie des Karahanli, à savoir le X-XIe siècle pour voir surgir une écriture un peu plus littéraire. Kutadgu Bilig, par exemple, a été écrit dans les années 1067-70. Il va de soi que la tradition orale n'affecte en rien la valeur littéraire d'une oeuvre. L'Épopée de Manas comporte cinq cent mille vers. Quant on sait que l’Illiade et l'Odyssée en comportent trente mille, on comprend mieux l'importance d'une telle littérature. Avec la période des Tanzimat et l'introduction de la pensé occidentale, toutes les valeurs culturelles, de même que la poésie, connaissent une rupture avec la tradition (poésie populaire exceptée). Par la suite, cette poésie subira les courants surréaliste, futuriste et dadaïste pour devenir une poésie sociale après les années 50. Les années 70 sont une période pendant laquelle la poésie est «engagée». Vers la fin des années 80, on assiste à un changement rapide et radical dans le processus de création poétique ainsi que dans les concepts esthétiques. Aujourd'hui, notre poésie puise son inspiration dans l’orient. C'est-àdire que nous sommes en train de redécouvrir notre propre culture. Brève biographie des auteurs Kul Nesimî (XVïïe) On sait fort peu de choses de ce poète bektaÒi, qui aurait vécu dans la seconde moitié du XVIIème siècle et aurait été un actif partisan des Saffavides. Ses nefes lyriques, tant en hece qu’en aruz, ont une grande liberté de ton, et certains, mis en musique, sont particulièrement populaires. Melih C. ANDAY (1915-1993) traducteur, journaliste Nous le trouvons parmi les fondateurs du mouvement garip. Ses oeuvres sont considérées comme denses, sophistiquées et peu accessibles. Orhan VELI (KANIK) (1914-1950) Influencé par des surréalistes ainsi que par Verlaine et Villon. Un langage pur et des thèmes puisés... Turgut UYAR (1927-1985) Après avoir essayé différentes formes et mouvements de la poésie turque, il se trouve à partir de 1970 dans une version moderne de la poésie du divan. Can YÜCEL (1926-1999) Une ironie forte marque ses poèmes. ïl a un sens critiques et humoristique. C’est l’un des poètes le plus original de son temps. Oktay RIFAT (HOROZCU) (1914-1988) L’un des fondateurs du mouvement garip (nouvelle poésie). A partir de 1956, on le trouve dans un nouveau mouvement, ikinci yeni. Puis il devient inspiré par la mythologie grecque. Ece AYHAN (ÇA⁄LAR) (1931- ) Poète du mouvement ikinci yeni. Partant d’une écriture hermétique, ses poèmes deviennent plus ouverts et plus souples. Küçük ISKENDER (1964- ) Images provocatrices, langage arrogant et un style extravagant. Cemal SÜREYA (SEBER) Ahmet HAfi‹M Hilmi YAVUZ (1931-1991) Fondateur de la (1884-1933) Né à Bagdad Influencé par des symbolistes (1936- ) Influencé par la philoso- r e v u e l i t t é r a i r e P a p i r u s . mineurs et des parnassiens, il est phie orientale. Ses poèmes Beaucoup de ses contemporains l’un des derniers maîtres du vers deviennent mystiques à partir se sont inspirés de lui. des années 80. métrique. Kaygusuz ABDAL (XVe ?) Poète mystique et satirique. Il utilise la dérision et même l’injure. Enis BATUR (1952- ) Poète, essayiste et éditeur. Ses poèmes sont hermétiques, sa poésie marginale et philosophique. Ses références sont à la fois occidentales et orientales. Nazım HIKMET (RAN) (1902-1963) Le poète le plus spectaculaire et le plus connu de Turquie. Il fut emprisonné et exilé pendant de longues années. Nedim Lâle MÜLDÜR (XVïïïe) ïl fut le poète qui repré(1956- ) Un mélange entre senta le mieux cette époque l’orient et l’occident, un langage décadente de l’Empire ottoman. Son divan en est le reflet. fin... Finesse, grâce, mignardise, afféAtilla ILHAN terie, talent s’y mêlent. (1925- ) L’un des plus illustres personnalités de la littérature Y a h y a K E M A L turque... (1884-1958) Etudes à Paris où il rencontra des écrivains et des Pir SULTAN ABDAL poètes, en particulier Jean (Xïïïe) Chantre alévite né à Sivas. Moréas. ïl sera enseignant, député et diplomate. KARACAO⁄LAN (XVïïe) Poète errant et guerrier. Z i y a P A C H A (1825-1880) Dans sa vie agitée, Yunus EMRE (Xïïïe) Grand poète mystique. La coupée d’exils, au milieu de tradition orale a conservé ses toutes sortes de privations, le poète jusqu’au bout fut fidèle à poèmes. lui-même. Discographie • Makam , K. KARACA, R. ERGÜNER, Aka G. KUTBAY • HIÇ , Erkan UflUR, Murat ÖZTÜRK • Halay vol. ï • Tamburi Cemil Bey , Ihsan ÖZGEN • Türk müzifiinde kanun ile... vol. ï, Ahmet METER • Whirling , O. Faruk TEKBILEK • Fretless , Erkan UflUR • Az , O. BÜYÜKBERBER, Ç. YïLDïZ • Bab-ı Esra r, B. YAYLA, A. ∑enol FILIZ • Sultan , B. ÖÇAL, Pete NAMLOOK • Longa nova , Groupe Asia Minor • Mi kubbesi , Groupe Necropsie • Bas Òarkılar , Gürol AflïRBA∑ • Lodos • Musikarium , Derya KÖROflLU Yunus EMRE Çıktım erik dalına, anda yedim üzümü Bostan issi kakıyup, der ne yersin kozumu Kerpiç koydum kazana, poyraz ile kaynattım Nedir deyip sorana, bandum verdim özünü Iplik verdim çulhaya, sarıp yumak etmemiÒ Becet becet ısmarlar, gelsin alsın bezini Bir serçenin kanadın, kırk kafinıya yüklettim Kırk çift dahi çekmedi, Òöyle kaldı yazılı Bir sinek bir kartalı, salladı vurdu yere Yalan defiil gerçektir, ben de gördüm tozunu Bir küt ile güleÒtim, elsiz ayafiım aldı GüleÒip basamadım, göyündürdü özümü Kaf dafiından bir taÒı Òöyle attılar bana Öylelik yere düÒtü, bozayazdı yüzümü Balık kavafia çıkmıÒ, zift turÒusun yemefie Leylek koduk dofiurmuÒ, bak a Òunun sözünü Gözsüze el eyledim, safiır sözüm anladı Dilsiz çafiırıp söyler, dilimdeki sözümü Bir öküz bofiazladım, kakladım sere kodum Öküz issi geldi eydür, bofiazladın kazımı Yunus bir söz söylemiÒ hiç bir söze benzemez Münafıklar elimden, örttü mâna yüzünü 1 Là sur la branche du prunier perché j'ai mangé du raisin Brûlant de rage un champ m'a dit pourquoi donc manges-tu mes noix De telles coliques j'en eus que j'ai le champ calomnié Vint le colporteur qui me dit où es ma fille que tu pris Dans le chaudron j'ai mis l'argile au vent du nord l'ai fait bouillir A tous ceux qui m'interrogeaient de la trempe j'offris l'extrait J'offris du fil au tisserand il n'en fit pas une pelote Vite vite il en commanda - qu'il vienne prendre son tissu Sur quarante dos de mulets j'ai chargé l'aile d'un moineau Deux boeufs s'y sont même essayés rien n'y fit elle resta là Une mouche a heurté un aigle et l'a projeté sur le sol Je ne mens pas ceci est vrai j'en vis moi-même la poussière Luttant contre un paralytique il m'a saisi sans mains le pied Je n'en ai pu avoir raison il mit le feu à mon essence On m'a de la montagne Kaf jeté sans façon une pierre Qui sur la route ainsi tomba m'abimant le visage ou presque Sur le peuplier le poisson mangeait des truffes au goudron Et la cigogne y a pondu dis-moi comprends-tu son langage A l'aveugle j'ai chuchoté le sourd a saisi mes paroles Quant au muet il chante et dit les mots qui gisent sur mes lèvres Saignant un boeuf - on m'accusa j'en eus un profond repentir Le boeuf encore chaud vint et dit c'est mon oie que tu égorgeas De cela non plus je n'ai su me garder je n'ai su que faire Survint le colporteur qui dit où est ma braise que tu pris A la tortue que j'ai défié - familière aveugle de l'axe J'ai demandé quel est ton but - elle va à Kayseri Tu dis des paroles Younous qui n'ont aucune vraisemblance Le sens se dérobant échappe aux regards sourds des intrigants Nesimî Ben yitirdim ben ararım yâr benimdir kime ne Gâh giderim öz bafiıma gül dererim kime ne Gâh giderim medreseye ders okurum Hak için Gâh giderim meyhaneye dem çekerim kime ne Sofular haram demiÒler bu aÒkın Òarabına Ben doldurur ben içerim günah benim kime ne Ben melamet hırkasını kendim giydim efinime Ar u namus ÒiÒesini taÒa çaldım kime ne Sofular secde ederler mescidin mihrabına Yâr eÒifii secdegâhım yüz sürerim kime ne Gâh çıkarım gökyüzüne hükmederim Kaf’tan [ Kaf’a Gâh inerim yeryüzüne yâr severim kime ne Kelp rakip böyle diyormuÒ güzel sevmek pek [ günah Ben severim sevdifiimi günah benim kime ne NESIMI’ye sordular ki yârin ile hoÒ musun HoÒ olayım olmayayım o yâr benim kime ne 2 Moi je la perds, moi je la cherche, mon aimée Kaygusuz ABDAL [ m'aime, que vous importe ? Tantôt je vais à mon jardin cueillir mes roses, Adem’i balçıktan yofiurdun yaptın [ que vous importe ? Yapıp da n’eylersin bundan sana ne Halkettin insanı cihana saldın Tantôt j'entre à la médressé, j'étudie pour Salıp da n’eylersin bundan sana ne [ l'amour du Juste Tantôt je vais à la taverne vider mon verre, que Bakkal mısın teraziyi n’eylersin IÒin gücün yoktur gönül efilersin [ vous importe ? 3 Les dévôts ont mis l'anathème sur l'élixir de [ l'amour Moi je m'en verse et je m'en imbibe, à moi la [ faute, que vous importe ? Kulun günahını tartıp n’eylersin Geçiver suçundan bundan sana ne Katran kazanını döküver gitsin Mümin olan kullar didara yetsin Emreyle yılana tamuyu yutsun Söndürsün tamuyu bundan sana ne L'habit du blâme, je l'accepte et je l'endosse [ devant vous Sefil düÒtüm bu alemde naçarım La bouteille de la droiture, je l'ai brisée, que Kıldan köprü yaratmıÒsın geçerim ∑u köprüden geçemezsem uçarım [ vous importe ? Pour leurs prières, les dévôts se tournent [ bvers la Kaaba Devant l'aimée, moi me prosterne et m'humilie, [ que vous importe ? Geçir kullarını bundan sana ne KAYGUSUZ ABDAL’ım sözümüz budur Her nerde çafiırsam Hak orda hazır Hep dûzaha bastırırsın kim ne der Yakma kullarını bundan sana ne Tantôt je vole vers le ciel, je règne sur les Tu as pétri la boue et Tu as fait Adam [ univers Tantôt je redescends sur terre chérir ma belle, Tu l'as fait et après, pour Toi quelle importance ? Tu as créé l'homme et l'as lâché dans ce monde [ que vous importe ? L'as lâché... et après, pour Toi [ quelle importance ? Les rivaux disent dans mon dos qu'aimer la [ belle est grand péché Serais-tu épicier, à quoi sert ta balance ? J'aime l'aimée et l'aimerai, à moi la faute, que Tu n'as rien à faire, Tu fais passer le temps [ vous importe ? Tu pèse les péchés de Tes fils, à quoi bon : Viens pardonner leurs fautes, pour Toi A Nesimî ont demandé : t'entends-tu bien [ quelle importance ? [ avec cette fille ? Je m'entends ou ne m'entends pas, mon aimée Renverse le chaudron de sinistre bitume Que les croyants s'approchent de Ta Face [ m'aime, que vous importe ? [ Divine Ordonne à ton serpent d'engloutir l'Enfer Eteins cet incendie, pour Toi quelle importance ? Dans ce monde je suis déuni, misérable Tu as créé un pont de fil, je le traverserai Si je n'y parviens pas, je le survolerai Laisse passer Tes enfants, pour Toi quelle [ importance ? Kaygusuz ABDAL dit : telles sont mes [ paroles Dieu se trouve partout, je n'ai qu'à l'appeler Tu envoies en Enfer qui Tu veux, àTa guise Epargne Tes enfants, pour Toi quelle [ importance ? t Pir Sultan ABDAL ∑u kanlı zalimin ettifii iÒler Garip bülbül gibi zaralar beni Yafimur gibi yafiar baÒıma taÒlar Dostun bir tek gülü yaralar beni Dar günümde dost düÒmanım bell’ oldu On derdim var idi Òimdi ell’ oldu Ecel fermanı boynuma takıldı Gerek asa gerek vuralar beni PIR SULTAN ABDAL’ım can göfie afimaz Hakk’tan emr’ olmazsa irahmet yafimaz ∑u ellerin taÒı hiç bana defimez Illa dostun gülü öldürür beni 4 Les mortels agissements de ce tyran cruel Me laissent gémissant comme rossignol fou Sur moi s'abat sans trêve un déluge de pierres Mais ce qui me meurtrit, c'est la rose de l'Ami Une fine neige tombe et répand Ton nom en fine poussière, Elif. Ce pauvre coeur s'est affolé Et va partout chantant Elif ! La robe d'Elif est brodé d'or. Ses yeux reflètent le firmament Et toutes les fleurs, sur les plateaux, Prennent leur parfum au teint d'Elif... Elif fronce ses beaux sourcils Et sa fossette me fend le coeur. Dans ses mains blanches, la plume grince Et trace en noir Elif, Elif. KARAC'OGLAN, mon coeur ne goûte Ni ton langage, ni tes paroles. Trop prestement tu entrebailles Tes gorges en murmurant : Elif ! Nedim J'ai connu mes ennemis en ce jour de malheur J'avais dix plaies ouvertes, aujourd'hui j'en ai cent ∑ARKï L'arrêt fixant ma mort a été prononcé Il faudra qu'on me pende, il faudra qu'on me tue Bir safa bahÒedelim gel Òu dil-i nâÒade : 6 Gidelim, serv-i revanım ! yürü, sâ’dâbâde. L'âme de PIR SULTAN n'ira pas jusqu'au ciel IÒte üççifte kayık iskelede amade, Sans un ordre de Dieu, je ne survivrai pas Gidelim, serv-i revanım ! yürü Sâ’dâbâde... Je ne sens pas sur moi ces pierres ennemies Gülelim, oynayalım, kâm alalım dünyadan ; Mais ce qui me détruit, c'est la rose de l'Ami K a r a c a o g˘l a n Incecikten bir kar yafiar Tozar Elif Elif diye Deli gönül hayran olmuÒ Gezer Elif Elif diye 5 Elif’in ufiru nakıÒlı Yavru balaban bakıÒlı Yayla çiçefii kokuÒlu Kokar Elif Elif diye Elif kaÒlarını çatar Gamzesi sineme batar Ak elleri kalem tutar Yazar Elif Elif diye KARAC’OflLAN efimelerin Gönül sevmez defimelerin IliklemiÒ düfimelerin Çözer Elif Elif diye Mâ-ı tesnim içelim çeÒme-i Nevpeyda’dan, Görelim, âb-ı hayat aktıfiın ejderhadan, Gidelim, serv-i revanım ! yürü, Sâ’dâbâde... Geh varıp havz kenarında hıraman olalım. Geh gelip Kasr-ı Cihan seyrine hayran olalım, Gâh Òarkı okuyup gâh gazelhan olalım, Gidelim, sevr-i revanım ! yürü, Sâ’dâbâde... CHANSON Un éclair de bonheur pour ce coeur qui boude, Viens toi, ô mon cyprès, Sâdâbâd nous attend. Le caïque à six rames sur le flot se balance, Viens toi, ô mon cyprès, Sâdâbâd nous attend. Viens, folâtrons ensemble, jouissons de ce monde, L'eau du Léthé est là, tends ta lèvre altérée. Vois, même du monstre peut couler la vie, Viens toi, ô mon cyprès, Sâdâbâd nous attend. Viens, rèvons tous deux aux bords de ce bassin, Viens, allons admirer la Folie du Bonheur En joignant nos voix en chants harmonieux, Viens toi, ô mon cyprès, Sâdâbâd nous attend. Z i y a P A S¸ A Diyar-ı küfrü gezdim beldeler kâÒaneler gördüm DolaÒtım mülk-ü Islâmı bütün viraneler gördüm Bulundum ben dahi darüÒÒifa-yı Babıâli’de Felâtun’u befienmez anda çok divaneler gördüm Huzur-u kûÒe-i meyhaneyi ben görmedim gitti Ne meclisler ne sahbalar ne iÒrethaneler gördüm Cihan namındaki bir maktel-i âme yolum düÒtü Hükûmet derler anda bir nice selhhaneler gördüm Ziya defimez humarı keyfine meyhane-i dehrin Bu iÒretgehte ben çok durmadım ama neler gördüm 7 CRÉPUSCULE DES SAGES Nous sommes à l'horizon d'un soir sans retour. Il se fait tard ; O ma vie, voici le dernier acte, mène-le à ton gré : Songer même à revenir en ce monde, C'est une consolation dont nous ne voulons pas. De larges battants s'ouvrent sur l'obscur néant Et passé le portail d'où ne monte nul soleil Commencera, infinie, la nuit silencieuse. Face au soleil couchant, dans ces derniers jardins, à ta guise, Consume-toi, mon âme, d'ardeur ou d'amour : Que s'épanouisse en nous la tulipe ou la rose. POÈME Cités, opulence, palais, villes prospères, L'empire de l'infidèle fascina mes regards ! Puis je me tournai vers celui du Croyant, Je n'y vis, hélas, que ruines et que décombres. A la Sublime Porte où je fus un temps, Des insensés ignares dénigraient Platon. Réunions, entretiens, longues beuveries, En vous, mon âme, cherchais la paix d'une taverne, Mais en vain. Et toujours ma route s'entrecroisait Avec celle du tueur que l'on nomme le monde, Où les abattoirs ont « gouvernement » Poète, dans ta courte halte ici-bas, Bien des tristes choses ont pu blesser ta vue, Des folies de ce temps ne te mets pas en peine !.. . A h m e t H A S¸I M MERDIVEN Afiîr afiır çıkacaksın bu merdivenlerden, Eteklerinde güneÒ rengi bir yıfiın yaprak, Ve bir zaman bakacaksın semâya afilayarak... 9 Sular sarardı... yüzün perde perde solmakta Kızıl havâları seyret ki akÒam olmakta... EfiilmiÒ arza, kanar, muttasıl kanar güller, Durur alev gibi dallarda kanlı bülbüller, Sular mı yandı ? Neden tunca benziyor mermer ? Bu bir lisân-ı hafidir ki rûha dolmakta, Kızıl havâları seyret ki akÒam olmakta ! LES MARCHES Yahya KEMAL RINDLERIN AK∑AMï Dönülmez akÒamın ufkundayız. Vakit çok geç ; Bu son fasıldır ey ömrüm, nasıl geçersen geç ! Cihâna bir daha gelmek hayâl edilse bile, Avunmak istemeyiz öyle bir teselliyle. GeniÒ kanatları boÒlukta simsiyâh açılan Ve arkasında güneÒ dofimıyan büyük kapıdan Geçince baÒlıyacak bitmiyen sükûnlu gece. Gurûba karÒı bu son bahçelerde, keyfince, Ya Òevk içinde harâb ol, ya aÒk içinde gönül ! Ya lâle açmalıdır göfisümüzde yâhud gül. 8 Et très lentement tu graviras ces marches, En traînant à tes pieds des feuilles de soleil, Puis, le visage en pleurs, contempleras les cieux. Sur l'onde et ton visage il neige des pâleurs, Vois l'horizon s'enflamme et c'est la fin du jour, Des roses de sang s'inclinent épuisées, Des rossignols de feu veillent sur les rameaux. L'onde est-elle de feu ? Est-ce marbre ou bronze ? Le langage muet des choses nous pénètre, Vois l'horizon s'enflamme et c'est la fin du jour. . Nazım HIKMET Orhan VELI . BUGÜN PAZAR Bugün pazar, Bugün beni ilk defa güneÒe çıkardılar. Ve ben ömrümde ilk defa gökyüzünün bu kadar benden uzak Bu kadar mavi Bu kadar geniÒ oldufiuna ÒaÒarak Kımıldamadan durdum. Sonra saygıyla toprafia oturdum. Dayadım sırtımı beyaz duvara Bu anda ne düÒmek dalgalara Bu anda, ne hürriyet, ne karım. Toprak, güneÒ ve ben... Bahtiyarım. ISTANBUL’U DINLIYORUM Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı ; Önce hafiften bir rüzgâr esiyor ; YavaÒ yavaÒ sallanıyor Yapraklar, afiaçlarda ; Uzaklarda, çok uzaklarda, Sucuların hiç durmayan çıngırakları ; Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı. AUJOURD'HUï C'EST DïMANCHE Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı ; Serin serin Kapalı ÇarÒı ; Cıvıl cıvıl MahmutpaÒa ; Güvercin dolu avlular. Çekiç sesleri geliyor doklardan, Güzelim bahar rüzgârında ter kokuları ; Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı. 10 Aujourd'hui c'est dimanche Aujourdhui c'est la première fois qu'ils m'emmènent au soleil. Et moi pour la première fois de ma vie stupéfait de voir le ciel si loin de moi si bleu si vaste je suis resté sans bouger Ensuite je me suis assis par terre avec respect. J'ai appuyé mon dos contre le mur blanc En cet instant pas de jeux dans les vagues En cet instant, pas de liberté, pas d'épouse. Juste la terre, le soleil et moi... Je suis heureux. n 11 Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı ; KuÒlar geçiyor, derken ; Yükseklerden, sürü, sürü çıfilık çıfilık. Afilar çekiliyor dalyanlarda ; Bir kadının suya defiiyor ayakları ; Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı. Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı ; BaÒında eski âlemlerin sarhoÒlufiu, LoÒ kayıkhaneleriyle bir yalı ; DinmiÒ lodosların ufiultusu içinde Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı. Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı ; Bir yosma geçiyor kaldırımdan ; Küfürler, Òarkılar, türküler, laf atmalar. Bir Òey düÒüyor elinden yere ; Bir gül olmalı ; Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı. Istanbul’u dinliyorum, gözlerim kapalı Bir kuÒ çırpınıyor eteklerinde ; Alnın sıcak mı defiil mi, biliyorum ; Dudakların ıslak mı defiil mi, biliyorum ; Beyaz bir ay dofiuyor fıstıkların arkasından Kalbinin vuruÒundan anlıyorum ; Istanbul’u dinliyorum. J'ÉCOUTE ISTANBUL J'écoute Istanbul, les yeux clos ; Tout d'abord un léger vent se met à souffler ; Doucement, doucement, frissonnent Les feuilles, sur les arbres Au loin, très loin, Tintent sans arrêt les grelots des soudjous ; J'écoute Istanbul, les yeux clos. J'écoute Istanbul, les yeux clos ; Des oiseaux passent, se rassemblent ; Sur les hauteurs, petits clans criaillants. On suspend les filets aux bordigues ; Les pieds d'une femme effleurent l'eau ; J'écoute Istanbul, les yeux clos. J'écoute Istanbul, les yeux clos ; Il fait si frais au grand bazar ; Mahmout Pacha roucoule tant ; Les cours sont pleines de pigeons. Coups de marteau venant des docks, Ma douce brise de printemps chargé d'effluves de sueur ; J'écoute Istanbul, les yeux clos. J'écoute Istanbul, les yeux clos ; En tête l'enivrement des anciens mondes, Un yali, ses hangards clairs-obsurs de caïques, Dans le mugissement des vents du sud qui tombent J'écoute Istanbul, les yeux clos. J'écoute Istanbul, les yeux clos ; Une coquette arpente le pavé ; Fusent jurons, chansons, romances, fadaises. Un objet tombe de ses mains ; Ce doit être une rose, J'écoute Istanbul, les yeux clos. . Attila ILHAN ELDE VAR HÜZÜN söyleÒir evvelce biz tenhalarda ziyade gülüÒürdük pır pır yaldızlanırdı kanatları kahkaha kuÒlarının ne meseller söylerdi mercan köz nargileler zamanlar defiiÒti ayrılık girdi araya hicrana düÒtük bugün ah nerde gençlifiimiz sahilde savruluÒları baÒıboÒ dalgaların yeri göfiü çınlatan tumturaklı gazeller elde var hüzün 12 o Òehrâyin fakat çıkar mı akıldan çarkıfeleklerin renk renk geceye dafiılması sırılsıklam âÒık incesaz kadehlerin mehtaba kaldırılması adeta düfiün hayat zamanda iz bırakmaz bir boÒlufia düÒersin bir boÒluktan birikip yeniden sıçramak için elde var hüzün LA TRISTESSE SOUS LA MAIN on se parlait jadis dans ces endroits perdus on riait à gorge déployée les ailes des oiseaux se doraient de nos rires les narghilés au charbon de corail racontaient tant d'histoires J'écoute Istanbul, les yeux clos ; les temps ont changé Un oiseau se trémousse à ses flancs ; séparation depuis s'est installée N'est-ce pas que ton front est chaud, je le sais ; la aujourd'hui chagrin s'est abattu sur nous N'est-ce pas que tes lèvres sont humides, je le sais ; ah où est-ellelenotre jeunesse Une lune blanche naît derrière les pistachiers où les rouleaux errants se brisant sur la grève Je le sens aux battements de ton coeur ; où les gazels pompeux dont ciel et terre résonnaient J'écoute Istanbul. nous avons la tristesse sous la main mais comment oublier au dessus de la ville ces feux éclatant en grappes bigarrées dans la nuit l'ensemble de saz aimant à la folie les verres levés en l'honneur de la lune presque des épousailles la vie ne laisse pas de marques sur le temps on tombe d'un néant l'autre afin rassemblé de rebondir à nouveau nous avons la tristesse sous la main Turgut UYAR SALIHAT-ï NISVANDAN SAFFET HANIMEFENDI’YE hatırlarım bir akÒam bir yokuÒa durmuÒtum iri atlarınız macardı dantelleriniz alman ne göksuda bülbül dinlemek ne abdülhak Òinasi bey ıpılık bir sevgi geçerdi arasıra içimden o zaman siz ne zaman öldünüz allahaÒkına yani ne zaman kirli karlar bile erimemiÒti haber yoktu nisandan rüÒtü paÒaydı deli rüÒtüye çıkmıÒtı adı [ osmanlı ordusunda o zaman hamitti padiÒah kocamın bıyıkları kocaman o günlerde her Òey akıp giderdi biz de ÒaÒardık hürriyet meÒrutiyet otuzbir mart falan filan gemiler de öyle bofiazdan aÒafiı bofiazdan yukarı bıyıklarını burardı umursamazdı paÒa kocam o zaman 13 rüÒtü paÒaydı sakallıydı belki sadece sakallıydı ki sakallar geçmiÒinde herhalde bir orman bir ofiul bir kız iki gelin bir damat isviçre lozan nasıl afiladıfiımı ben bilirim bir yangının ardından uykularım bölünüyor artık Òu konafiı bekliyorum söyle ey muhabbet kuÒunun tüyü söyle ölüm ne zaman hep bir Òeylere baktım bir Òeyleri korudum kîzdîm kızgındı haremi vardı sakallıydı rüÒtü paÒa o zaman hatırlarım bir akÒam bir yokuÒa durmuÒtum iri atlarınız macardı dantelleriniz alman bahriye nazırı tevfik paÒa mütarekeler filan dünya nasıl çekilirdi ayaklarımın altından annemin sonsuz giysileri bir telaÒı bileyen tramvay ben ne güzel çocuktum yalnızlıkların ardından yeniköyde bir yalı fatihte evler ayıÒıklı bir zaman rüÒtü paÒaydı adı yıldız’da ve dömeke’de kahraman herkes ne zaman ölür elbet gülünün [ soldufiu akÒam aldım anlayamadım öldüm anlayamadım [ almadıfiım akÒam daha önce hiç ölmedim temmuzum ve incilerimle göksuyu ıÒıklarla teÒrif ettifiimiz akÒam ne zaman gülüm solar ne zaman deniz ne [ zaman akÒam ne zaman gemilerdi ne zamandı paÒa kocam artık baÒucum dinlendirir bir Òamdanın süsünü söyle ey göksu akÒamı hafız burhan ölüm ne zaman mevlûtlar okunur dalgalar kalır bir geminin ardından öldüm ben saffet hanımefendi salihat-ı nisvandan À LA NOBLE DAME SAFFET, MUSULMANE DE GRANDE PIÉTÉ je me souviens d'un soir je me tenais face à une pente vos grands chevaux étaient hongrois vos [ dentelles allemandes ni le rossignol à gueuksou ni abdülhak chinasi bey alors un amour tout doux me traversait de [ temps en temps vous quand êtes-vous morte pour l'amour du [ ciel mais quand les neiges sales n'avaient même pas fondu [ des nouvelles d'avril néant c'était rüchtü pacha on l'avait surnommé rüchtü le fou dans l'armée ottomane alors le sultan était hamit les moustaches de [ mon mari géantes à cette époque tout coulait et passait et [ étions stupéfaits la liberté la constitution le trente et un mars [tant et tant les bateaux aussi d'un bout du bosphore à l'autre il retroussait ses moustaches ne s'en souciait pas [ le pacha mon mari en ce temps c'était rüchtü pacha barbu peut-être rien que barbu qui dans l'histoire des barbes certes était foisonnant un fils une fille deux brus un gendre la suisse [ lausanne combien j'ai pleuré moi seule le sais après un incendie désormais mes sommeils se morcellent je [ garde cette résidence dis ô duvet l'oiseau d'amour dis la mort à quand j'ai toujours veillé sur un tas de choses je les [ ai protégées avec colère coléreux il avait un harem il était barbu [ rüchtü pacha en ce temps je me souviens d'un soir je me tenais face à une pente vos grands chevaux étaient hongrois vos [ dentelles allemandes le ministre de la marine tevfik pacha les [ armistices etc. comme le monde allait de sous mes pieds se retirant les vêtements sans fin de ma mère une hâte [aiguisée par le tramway quel bel enfant j'étais au-delà des isolements une demeure sur la mer à yeni köy des maisons [ à fatih un moment au clair de lune rüchtü pacha était son nom héros à yïldïz et [ à deumeke quand chacun meurt-il sans doute le soir où [ sa rose se fane j'ai pris je n'ai pu saisir je suis morte je n'ai pu [ saisir le soir où je n'ai pas pris je ne suis jamais morte auparavant avec [ mon juillet et mes perles à gueuksou avec les lumières le soir où nous [ sommes arrivés quand ma rose se fane-t-elle quand la mer [ quand le soir quand étaient les bateaux le pacha mon mari [ à quel moment désormais à mon chevet repose la parure [ d'un chandelier dis ô soir de gueuksou bourhan qui récites le [ coran la mort à quel moment on dit la prière des morts les vagues [ demeurent après le bateau je suis morte moi nobles dame saffet [ musulmane de grande piété PEïNTURE Une guerre : Otlukbeli Une sorte de bleu : Spartacus Une question : pourquoi Spartacus ? Un oiseau : l'oiseau où vas-tu ? Une fleur : la fleur je-ne-sais-pas Une eau eau : douteuse Un acte : celui des notaires Sûrement des notaires de la capitale Un poète : Ahmed Arif Collecte les vents des montagnes Les distribue aussitôt aux enfants Un enfants : au nez fin En l'enfant du sud au nez fin Te demande ce que tu vas demander après Un instrument de musique : phaéton Une boisson : raki non vodka Un pistolet : chargé bien sûr Une nouvelle : ma mort est proche Une signature : illisible Oktay RIFAT Cemal SÜREYA RESIM Bir savaÒ : Otlukbeli Bir mavi : Spartaküs Bir soru : niçin Spartaküs Bir kuÒ : nereye gidiyon kuÒu Bir çiçek : bilmem ki çiçefii Bir su : Òüpheli 14 Bir belge : noterlerinden Elbet BaÒkent noterlerinden Bir Òair : Ahmed Arif Toplar dafiların rüzgârlarını dafiıtır çocuklara erken Bir çocuk : ince burunlu Ey ince burunlu Güney’li çocuk Ne soracaksan iÒte sor Bir çalgı : fayton Bir içki : rakı hayır votka Bir tabanca : tabii dolu Bir haber : ölümüm yakın Bir imza : okunmuyor ESKI KOLTUKTA Güzel ne güzel yıpranmıÒ incelmiÒ yüz gibi ak köÒkler ayakucumda açıyorum kapılarını girip çıkıyorum ölü bir bahçıvanla dikiyorum sardunyayı saksıya, gülü saydam gemilerin uzaktan geçtifii yola. 15 Tren duruyor arabalar duruyor yol duruyor yıkanmalar duruyor ölümsüz çafilarını bir çocuk kiraz aficında bir çocuk dutta baÒka nem var leyleklerin eski çıkartmalardan dofiradıfiı iki baÒlı sessizlikten baÒka. Dirisin ölmekle, uzaktan uzafia konuÒmalar, eski püskü konuÒmalar duruyor gece kuÒları gibi camda `bir çil basması eski zamanda bir kız hiç bitmeyen gününde güzel ne güzel havuzlu bahçede eski koltukta. DANS UN VïEUX FAUTEUïL Comme c'est beau ces villas à mes pieds blanches telles un frêle et gracile visage j'ouvre les portes j'entre je sors assisté d'un jardinier mort je plante un pélargonium dans un vase ainsi qu'une rose sur les chemins lointains des navires transparents Can YÜCEL YA’U Elektrikler söndü dün gece. Zorbela toplayıp satırancın taÒlarını Mecburen yattık. 17 Simsiyah kediler gibi dolaÒıyor kofiuÒta Uyuyan dostların nefesleri. DolaÒsınlar azıcık ! S'interrompent trains voitures route toilette aux yeux pleins de savon loins de leurs âges immortels Tam ben de eve dofiru açılıyordum un enfant sur le cerisier l'autre sur le mûrier ∑ıpırdatmadan hiç kürekleri. seul m'appartient un silence bicéphale mis en pièce par de vieilles cigognes décalquées Yanmaz mı o tepemdeki yüz mumluk ıÒık ! Tu es vivante avec la mort, de loin en loin des conversations, des vieilleries de conversations se cognent au carreau comme des oiseaux de nuit un rutilant tissu du temps passé une fille dans un jour sans fin comme c'est beau dans le jardin, près du bassin, installé dans le vieux fauteuil M. C. ANDAY AflULU MANTAR Yafimur bir adım ötemizde KabarmıÒ afiulu mantar 16 Sessizliktir ateÒin yanındaki kütük Suyun ıÒık defimiÒ kabufiu Sen tane tanesin sevgilim Denizim ben batık aÒklarla dolu CHAMPïGNON VÉNÉNEUX La pluie tombe tout près de nous Le champignon vénéneux a dû gonfler La bûche près du feu reste sans voix la surface de l'eau frôlée par la lumière Tu es en petits morceaux mon amour Je suis la mer remplie d'amours naufragées Bir kürek mahkûmunu Bofiaz’da sandal sefasına Haklılar, bırakmazlar tabii ama... Ya’u ne güzel ÒeymiÒ mefier karanlık ! DïTES-DONC ! Il y a eu une coupure de courant hier soir. Nous avons ramassé les pions des échecs à [ grand-peine Et nous nous sommes couchés, contraints et forcés. Dans la cellule comme des chats tout noirs Déambulent les respirations des amis assoupis. Qu'elles se promènent un peu ! Je m'apprêtais juste à rentrer chez moi Les rames ne clapotaient pas, Quand l'ampoule de cent bougies du [ plafonnier s'est allumée Un forçat rêvant qu'il canote sur le Bosphore Ils ont raison de ne pas lui céder, [ cela va de soi, mais... Dites-donc, l'obscurité ce n'éait pas mal [ quand même ! Ece AYHAN Hilmi YAVUZ FAYTON O sahibinin sesi gramofonlarda çalınan Òey incecik melankolisiymiÒ yalnızlıfiının intihar karası bir faytona binmiÒ geçerken ablam caddelerinden ölümler aÒkı pera’nın DOflUNUN KALïLï biz üç güzel kardeÒtik ve ölüm, ölüm en gencimizdi bizim EsrikmiÒ herhal bahçe bahçe çiçekleri olan [ ablam çiçeksiz bir çiçekçi dükkânının önünde durmuÒ tüllere sarılı mor bir karadafi tabancasıyla zakkum fotofirafları varmıÒ cezayir menekÒeleri camekânda o bir nehir gibi ve kendimizin nice ipek yollarına dökülüp ve derin kollarına bir gonca gül diye kapanıp ve tiftik, safran ve kilim gibi onca acılardan sonra, mafirur ve yitik bir külliyeye benzer gurbetimizin gide gide sonuna geldik 18 Ben ki son üç gecedir intihar etmedim hiç, [ bilemem intihar karası bir faytonun afiıÒı göfie [ atlarıyla birlikte cezayir menekÒelerini seçip satın alıÒından [ olabilir mi ablamın. PHAETON 19 bize dofiunun büyük Òiiri kaldı biz üç güzel kardeÒtik ve ölüm, en gencimizdi bizim bize dofiunun büyük Òiiri kaldı sonra derviÒ defterimiz kapandı gün kara koyun, gece ofilaktı ve göçebe bir çeÒme olan ikizim Òiiri bir oba gibi kaldırıp dafi taÒ demeden, dizlerimizin bir bir büküldüfiü baharat yollarından korkunç bir afiıt diye geçirip bizi düzlüfie çıkardı L'air que jouaient les gramophones la voix [ de son maîre c'était la fine mélancolie de sa solitude ma soeur est montée dans le phaéton noir du [ suicide comme il passait dans les rues qu'affectionnent les [ morts à Péra bize dofiunun büyük Òiiri kaldı elle était ivre certainement ma soeur elle qui possédait tant de jardins de fleurs elle s'est plantée face au magasin d'un HÉRïTAGE DE L'ORïENT [ fleuriste sans fleurs nous étions trois frères beaux garçons et la mort, avec un pistolet mauve de Karadag de tulle la mort était le plus jeune d'entre nous il y avait des photos de lauriers roses et des [ violettes d'Algérie dans la vitrine le grand poème de l'orient nous était légué Moi qui ne me suis pas le moins du monde il était comme un fleuve et il était à nous suicidé depuis trois nuits je ne sais pas nous nous sommes perdus sur les routes pourquoi le phaéton noir du suicide a pris innombrables de la soie son envol dans le ciel avec ses chevaux et dans ses bras profonds on eût dit un bouton c'est peut-être parce que ma soeur a décidé de rose nous nous sommes blottis et c'était d'acheter les violettes d'Algérie comme de la laine angora du safran et un kilim selon lui passées les souffrances, il ressemblait à un [ sanctuaire perdu et altier, de notre exil petit à petit nous sommes venus à bout nous étions trois frères beaux garçons et la mort, le plus jeune d'entre nous PARABOLE L'homme organise la coïncidence mais une poignée d'os cherche son dénominateur dans la subtile leçon du feu puis notre livre de derviches s'est fermé Moi qui sans relâche en extrais des passages : le jour fut un mouton noir et la nuit je tombe toujours [ un chevreau et mon jumeau qui était une fontaine nomade dans le piège que j'ai tendu a dressé le poème comme une tente si le piège est l'impitoyable dérivé ignorant montagnes et pierres, nos genoux de la subtilité un pas suivant l'autre ont fléchi sur les la subtilité [ routes des épices est la mesure du jeu d'échec de l'existence tel un thrène effroyable il nous a fait traverser et vous, « ô et nous a menés dans la plaine propriétaires de petites embarcations ! » le grand poème de l'orient nous était légué avant le solstice « retournez sur vos rivages » afin que votre terre ne se fissure pas que votre terre ne se fissure pas. le grand poème de l'orient nous était légué Enis BATUR PARABOLE Insan örgütler rastlantıyı ama bir avuç kemik kendi paydasını arar ince öfiretisinde âzerin 20 o Lâle MÜLDÜR Ben ki aralıksız kendini alıntılayan : Kurdufium oyuna yenik düÒerim hep DINDï∑ï KANTATLAR bu senin hem yaÒlı hem yeni yüzün belki Asur’da dengesiz bir köprüsün oyun acımasız türeviyse hilenin hile satranç veznidir varlıfiın bak bir kufiu kayarak kayarak geçti sokaktan olumsuzdan, olmayandan, olumlanmayandan haberci o... ve siz, “Ey kayıfiı küçük olanlar !”, gün dönmeden “dönün kıyılarınıza” ki toprafiınız çatlamasın toprafiınız çatlamasın 21 kufiunun gittifii yönden git sen de nereye sürüklerse sürüklerse sürsün git onun git gittifii yönden git sen de öldürülmüÒ bir kufiu göreceksin her yönde bu senin hem yaÒlı hem yeni yüzün belki de düÒünde beklenmeyenin [ beklentisini görmüÒsün... . CANTATES PROFANES ceci est ton visage vieilli et nouveau à la fois peut-être en Assyrie es-tu un pont branlant vois un cygne en glissant doucement est passé dans la rue du négatif, de l'inexistant, de l'impossible affirmation il est le messager dans la direction qu'a emprunté le cygne va toi aussi où que l'on t'entraîne si l'on t'entraîne va va, va dans la direction qu'il a prise va toi aussi tu t'apercevras qu'un cygne a été tué dans [ chaque direction ceci est ton visage vieilli et nouveau àla fois peut-être est-ce en rêve que tu as vu l'attente [ de l'inattendu... Küçük ISKENDER AH !.. ACï... ah ! acı... bir otel katibinin ilk kafatasıdır kuÒ kanadında sinirdir, kasılır sessizlifiim söyleme, ne olur ! denilmesin ! bilinmesin ! sevgilim, senin sesin benim üvey koltukaltımdır. yafimur yafiar gıdıklanırım. ölüm ayafia kalktı, gülüyor, geliyor, bafiıracak sanırım. O zaman özledifiimde seni bir öptüfiümde seni bir hüznü küçümser gibi öptüfiümde seni yürüyüÒ olur. AlkıÒlarlar. nasıl kör biri geceyi çofialtır nasıl kel biri tarak görür, üÒür nasıl bir Òair artarak düÒünür. öyle 22 AH... LA DOULEUR... Ah ! La douleur... C'est d'abord le crâne [ d'un géant d'hôtel Le nerf dans une aile d'oiseau, mon silence [ se convulse Ne dis rien, de grâce ! Que personne ne [ parle ! Que personne ne sache ! Mon amour, ta voix N'est pas tout à fait unie au creux de mon [ aisselle. La pluie tombe Je suis chatouilleux. La mort est sur pied, [ elle rit, Elle vient, je crois qu'elle va crier. C'est alors Que je regrette ta hanche dénudée C'est alors que je t'embrasse [ comme on poignarderait un enfant Je t'embrasse comme on humilierait la tristesse Il y aura un défilé. Ils applaudiront Comment un aveugle fait-il pour accroître la nuit Comment un chauve prend-il froid à la vue [ d'un peigne Comment un poète pense-t-il en se [ multipliant ? Comme ceci. n